Outre d'énormes dépassements des coûts de construction des nouveaux réacteurs, les coûts de la production d'énergie des centrales atomiques ont aussi augmenté, déclare dans un entretien diffusé vendredi par la Neue Zuercher Zeitung Almut Kirchner, coauteure d'"Energieperspektiven 2050" ("Perspectives énergétiques 2050"). En parallèle, ceux des énergies renouvelables baissent, remarque-t-elle.
La nouvelle génération de réacteurs nucléaires n'existe que sur le papier, ajoute-t-elle, et les petits réacteurs modulaires ne sont pas encore en service commercial. "Il ne serait pas sérieux de faire des planifications avec cela".
Si la part d'énergie solaire et éolienne devait augmenter, l'énergie nucléaire pourrait même s'avérer être un obstacle, poursuit l'experte. "Leur charge de bande serait trop importante et rendrait le système inflexible".
20% des toits avec panneaux solaires
Pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050, il faudrait équiper un cinquième des toits suisses de panneaux solaires et installer du photovoltaïque sur certaines façades et sur une partie de l'infrastructure, note-t-elle. "En raison des problèmes d'acceptation, nous ne prévoyons pour l'éolien qu'une augmentation de quatre térawattheures d'ici à 2050, soit environ un huitième de ce qui est prévu pour le photovoltaïque".
L'experte table sur des investissements de l'ordre de 109 milliards de francs pour financer le tournant énergétique. "Ce n'est pas énorme. Cela représente en moyenne 8% des investissements, qui sont de toute façon injectés dans le système énergétique". Mais, grâce à une hausse de l'efficience énergétique, la demande totale d'énergie va diminuer de 35%, engendrant des économies de 50 à 100 milliards de francs, relève-t-elle.