L'affaire révélée par les médias a "choqué le pays", a reconnu lors d'une conférence de presse le chef du gouvernement socialiste.
Elle a surtout provoqué la semaine dernière la démission du ministre des Infrastructures et du Logement Pedro Nuno Santos, considéré comme un des principaux prétendants à la succession de M. Costa au sein du Parti socialiste portugais.
Son portefeuille, qui comprenait la TAP, a été scindé en deux afin d'être pris en charge par Joao Galamba, secrétaire d'Etat à l'Energie devenu ministre aux Infrastructures, et Marina Gonçalves, ex-secrétaire d'Etat au Logement promue au rang de ministre.
M. Costa a justifié le choix de deux responsables appartenant déjà à son gouvernement par leur capacité à mettre en oeuvre d'importants projets d'investissement financés par le plan de relance post-Covid européen.
"Ce n'est pas un signe d'épuisement" du gouvernement, s'est-il défendu devant les journalistes.
Démission
Ce mini-remaniement ministériel a été précédé de la démission de l'ancienne secrétaire d'Etat au Trésor Alexandra Reis, qui avait quitté le conseil d'administration de la TAP avec une indemnité de 500'000 euros (492'000 francs) en février dernier.
Nommée quelque mois plus tard à la tête de l'entreprise publique chargée du contrôle aérien, elle a ensuite rejoint l'équipe du ministre des Finances Fernando Medina, dont l'opposition de droite a également réclamé la démission.
Le Parquet général de la République a par ailleurs annoncé lundi avoir ouvert une enquête sur l'attribution de l'indemnité versée à Mme Reis, écartée de la TAP par sa directrice générale, la Française Christine Ourmières-Widener.
Renationalisée en 2020 afin de recevoir 3,2 milliards d'euros d'aide publique, la vie de la TAP est scrutée de près et suscite régulièrement de vifs débats politiques.
Cette récente polémique est venue fragiliser davantage le gouvernement d'Antonio Costa, qui peinait déjà à montrer un nouveau souffle en dépit de sa large victoire lors des élections législatives anticipées de janvier dernier.
Dans son discours télévisé de Nouvel An, le président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa a mis en garde dimanche contre un risque d'instabilité provoqué, selon lui, "par manque de coordination ou par fragmentation interne" de l'exécutif socialiste.