"Les goulets d'étranglements se sont sensiblement accentués en 2022 par rapport à l'année d'avant, touchant de nombreux groupes de produits" a indiqué à l'agence AWP Andreas Hintermann, responsable de la pharmacie cantonale de Zurich.
"Il est actuellement difficile de se procurer de l'ibuprofène et du paracétamol en tant que substances actives, car les prix très bas font que ces produits ne sont plus fabriqués qu'en Asie et que la pandémie de coronavirus a provoqué de grandes ruptures de stock", confirme un représentant de l'Office fédéral de l'approvisionnement économique du pays (OFAE).
Cette situation n'est pas spécifique à la Suisse et concerne le monde entier. Parmi les pays voisins, la France vient de décréter une interdiction temporaire de la vente en ligne de produits à base de paracétamol, après avoir tenté depuis des mois d'en rationner la distribution.
Paris a notamment mis en exergue dans son arrêté de mercredi l'aggravation de la situation sanitaire en Chine, où se multiplient les cas de coronavirus depuis l'abandon abrupt de la drastique politique "zéro-Covid" appliquée depuis trois ans dans l'Empire du Milieu.
Problèmes structurels et facteurs aggravants
Echappant aux critères de l'importance vitale, l'ibuprofène et le paracétamol ne sont soumis à aucune exigence de stockage en Suisse, pas plus qu'à une obligation d'en annoncer la carence. De par sa taille modeste, le pays ne figure en outre pas au firmament des priorités des producteurs. Ce sont surtout les petits marchés et les formes médicamenteuses moins demandées comme les sirops pour enfants qui sont touchés, explique l'OFAE.
Notant que des pics de demande attribuables par exemple au nombre actuels de cas de grippe saisonnière contribuent aussi aux déséquilibres dans l'approvisionnement, le grossiste et exploitant de pharmacies bernois Galenica se veut rassurant. "Si un produit n'est pas disponible, nous cherchons dans nos pharmacies une alternative adaptée à chaque patient, ce qui est encore possible dans la plupart des cas" assure un porte-parole.
Le propriétaire des enseignes Amavita, Sunstore ou encore Coop Vitality n'en travaille pas moins avec l'industrie pour augmenter les stocks dans de brefs délais, de manière à éviter dans la mesure du possible aux patients d'avoir à modifier leurs traitements.