Leur recours judiciaire, examiné mardi, n'a en effet que de faibles chances d'aboutir, selon une source judiciaire.
Le tribunal de Brunswick (ouest) a déclaré recevable la requête de l'ONG environnementale Greenpeace, mais "l'examen juridique provisoire" sur ses chances d'obtenir gain de cause "suggère que cela ne devrait pas être le cas", a indiqué un porte-parole du tribunal à la presse après l'audience.
Les plaignants, deux responsables de Greenpeace Allemagne et la militante pour le climat Clara Meyer, veulent également obliger le deuxième constructeur automobile mondial à réduire ses émissions de 65% d'ici 2030 par rapport à 2018.
Leur action en justice lancée en septembre 2021 est basée sur un verdict historique de la Cour constitutionnelle allemande d'avril de la même année. La juridiction suprême avait jugé insuffisants les plans du gouvernement pour réduire les émissions de CO2.
Le gouvernement de l'ancienne chancelière Angela Merkel a dû par la suite avancer à 2045 son objectif neutralité carbone, contre 2050 initialement, et forcer le cap des réductions d'émissions de CO2 d'ici 2030.
Greenpeace soutient que la même obligation pèse sur les entreprises privées, dont les géants allemands de l'automobile.
Les juges du tribunal de Braunschweig rendront leur décision le 31 janvier.
Leur avis préliminaire n'est "pas une défaite", a estimé Roda Verheyen, l'avocate de Greenpeace, qui compte se pourvoir en appel si la requête est rejetée sur le fond.
"Le tribunal a essentiellement confirmé notre évaluation selon laquelle les législateurs sont responsables de la mise en oeuvre de la protection du climat", a commenté de son côté l'avocat de Volkswagen, Wolf Spieth.
Le constructeur de la Golf a réaffirmé sa "responsabilité de réduire les émissions de CO2 dans tous ses domaines d'activité aussi rapidement que possible", selon un communiqué.
Une autre ONG environnementale, Deutsche Umwelthilfe, a intenté des poursuites similaires contre Mercedes-Benz et BMW, ainsi que le groupe d'énergie Wintershall Dea, filiale du chimiste BASF.
En mai 2021, un tribunal néerlandais a ordonné au géant pétrolier Shell de réduire ses émissions de carbone d'ici 2030, une première depuis les accords de Paris de 2015 sur le climat. Shell a fait appel de la décision.