Dans une tribune publiée sur le site du Wall Street Journal, le chef de l'Etat américain a appelé les élus des deux bords à s'unir pour renforcer la législation en matière de protection des données personnelles et des utilisateurs mineurs, ainsi que pour lutter contre la discrimination, l'"exploitation sexuelle" et le "cyber-harcèlement".
Le président démocrate s'est dit "fier" de ce que le secteur technologique avait accompli, mais également "inquiet", "comme beaucoup d'Américains", "de la façon dont cette industrie collecte, partage et exploite nos données les plus personnelles, renforce l'extrémisme" et "met nos enfants en danger".
"Des millions de jeunes gens se débattent face au harcèlement, à la violence, aux traumatismes" et aux questions de "santé mentale", a insisté le président. "Nous devons demander des comptes aux réseaux sociaux sur les expériences qu'ils mènent sur nos enfants, pour dégager des profits."
Joe Biden a rappelé avoir encouragé, depuis le début de son mandat, le Congrès à légiférer sur le sujet.
Des limites
Le président américain a évoqué les efforts de son gouvernement pour protéger les données personnelles, pour lutter contre la discrimination en ligne et renforcer les moyens de l'Etat américain pour sanctionner les pratiques anti-concurrentielles.
"Mais nos prérogatives actuelles ont des limites", a-t-il expliqué, appelant ainsi les élus à étoffer le cadre légal auquel sont soumis les géants de la technologie.
Après des décennies d'immobilisme, plusieurs initiatives au Congrès ont commencé à faire bouger les lignes.
En septembre, un texte sur la concurrence a été adopté à la Chambre des représentants afin de renforcer les prérogatives des Etats pour assigner en justice des entreprises technologiques et augmenter les moyens financiers des régulateurs. Il n'a pas encore été examiné au Sénat.
Une proposition de loi visant à protéger les mineurs sur internet, soutenue par des élus républicains et démocrates, a également été déposée au Sénat.
Une partie des élus républicains est fermement opposée à un durcissement de la lutte contre les pratiques anti-concurrentielles, au motif que le gouvernement n'a pas à empiéter sur le fonctionnement du secteur privé et que de telles mesures pourraient brider l'innovation.