Après être montée à 1,0020 franc pour un euro peu avant 17h, la paire de devises se relâchait pour se négocier une demi-heure plus tard à 0,9995 EUR/CHF. Le franc n'avait plus évolué au-dessus de la parité depuis début juillet 2022.
Pour Arthur Jurus, stratégiste à la banque Oddo BHF, "le retour de l'EUR/CHF à la parité est expliqué par les commentaires agressifs de la BCE concernant le durcissement de leur politique monétaire". Selon le spécialiste, la Banque centrale européenne "est en retard sur le durcissement de sa politique monétaire et souhaite rattraper son retard face à une inflation galopante".
Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, "est notamment très agressive et souhaiterait même durcir les taux au-delà du nécessaire pour atteindre rapidement l'objectif de stabilité des prix de moyen terme", a complété M. Jurus
Le franc s'était nettement apprécié depuis l'été dernier face à la monnaie unique européenne. En raison de la flambée mondiale de l'inflation, la BNS avait modifié sa tactique. Pour freiner une inflation importée, l'institut d'émission avait dit laisser le franc s'apprécier pour limiter l'impact du renchérissement des prix en Suisse.
La BNS toujours active
Lors de sa précédente réunion de politique monétaire le 15 décembre, la BNS avait indiqué qu'elle était "disposée à être active au besoin sur le marché des changes afin de garantir des conditions monétaires appropriées".
Son président Thomas Jordan avait alors rappelé que depuis le début de 2022, le cours du franc s'est apprécié d'environ 4% en valeur pondérée par le commerce extérieur. "Cette appréciation a permis de limiter l'inflation importée et par conséquent de freiner l'inflation en Suisse", avait-il illustré.
Revenant sur les ventes de devises, M. Jordan avait dit: "C'est ce que nous avons fait ces derniers mois, afin de garantir des conditions monétaires appropriées. Nous le ferons également à l'avenir lorsque cela sera indiqué du point de vue de la politique monétaire."
Mais le dirigeant avait également laissé entendre que la BNS restait disposée "à acheter des devises si une pression excessive à l'appréciation du franc se faisait sentir".