"En Allemagne, 2 millions de postes sont vacants (...), aboutissant à une perte de 100 milliards d'euros de création de valeur", a indiqué, lors d'une conférence de presse Achim Dercks, président de la chambre de commerce et d'industrie (DIHK), qui a réalisé l'étude.
Après avoir interrogé 22'000 entreprises allemandes, l'organisme affirme que la "moitié" d'entre elles éprouvent des difficultés pour pourvoir les postes vacants. Un "record", selon le DIHK.
L'Allemagne fait face, depuis des années, au manque de main d'oeuvre lié au vieillissement de sa population, dans des secteurs clés, comme l'industrie, la santé, l'hôtellerie-restauration, ou encore la construction.
Cette situation s'est aggravée, comme dans de nombreux pays occidentaux, depuis la pandémie de coronavirus, alors que le taux d'emploi atteint des sommets dans le pays.
Actuellement, près de 58% des entreprises du secteur industiel se plaignent d'un manque de main d'oeuvre, a indiqué le DIHK. Les secteurs emblématiques de la puissance économique allemande sont touchés, comme la machine outils (67%) et l'automobile (65%).
La "main d'oeuvre qualifiée" est particulièrement recherchée, selon le DIHK.
"La crise énergétique et les problèmes de chaînes d'approvisionnement se sont pas les seuls facteurs de risque de désindustrialisation pour l'Allemagne. Les problèmes de recrutement également", a résumé M. Dercks.
Parmi les pistes de réflexion pour résoudre le problème, le DIHK cite une "meilleure conciliation entre vie privée et vie professionnelle" des salariés, une "plus grande participation des personnes âgées au marché du travail" et "la réduction de la bureaucratie".
Surtout, le DIHK appelle à "faciliter l'immigration de main d'oeuvre" et la formation des étrangers, notamment ukrainiens, arrivés récemment sur le territoire.
Le gouvernement allemand a déjà exprimé sa volonté de faciliter sa politique de visa pour attirer la main d'oeuvre étrangère.
La coalition, menée par les sociaux-démocrates, Verts et libéraux, s'est accordée en novembre sur un système à points inspiré du modèle canadien pour attirer des étrangers non européens, et va faciliter sa politique de naturalisation.
Dans un document présenté en septembre dernier, Berlin estimait à environ 240.000 la pénurie de travailleurs qualifiés d'ici 2026.