Le théâtre au bord de l'eau, dessiné par l'architecte Max Bill et construit à l'occasion de l'Exposition nationale suisse de 1964, devient désormais "une belle cité du théâtre au bord de l'eau", selon les mots de son directeur Vincent Baudriller. "Le théâtre peut aujourd'hui répondre aux exigences d'une institution de référence à la hauteur de son rayonnement international", a-t-il déclaré mercredi lors de la présentation du nouvel écrin théâtral aux médias.

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"Ce nouvel outil permettra au théâtre de continuer d'être à la fois un lieu de recherche, de production et de création (...) et un lieu ouvert à un large public, accueillant, accessible et inclusif", a ajouté M. Baudriller.

Grande salle: 50 places en plus

Entièrement rénovée et modernisée, sa salle principale a gagné en espace, en longueur et en hauteur. Elle pourra accueillir 430 personnes au lieu de 365 à 385 jusqu'ici, soit une cinquantaine de plus. Au total, avec sa nouvelle grande salle de répétition qui réduit du temps de répétition dans les salles de spectacle, le théâtre peut augmenter le nombre de représentations et offrir environ 70'000 places par saison, soit 15% de plus qu'auparavant.

La scène et la salle Charles Apothéloz sont désormais équipées de machineries techniques et d'outils informatiques des plus modernes pour accueillir des spectacles d'envergure et techniquement plus sophistiqués. La Passerelle a, elle aussi, été rénovée.

Visuellement, c'est donc le "studio de répétition" qui est la grande nouveauté et extension du site. Cette nouvelle salle, collée à l'aile est formée de La Passerelle et du Foyer Kantina (accueil et restauration), se décline sur une surface totale de 340 m2.

Sculpture lumineuse sur le toit

Autre nouveauté visuelle: le toit de la salle principale, le plus haut du site, est coiffé d'une sculpture lumineuse constituée de deux visages et intitulée "Les rencontres possibles". Elle est l'oeuvre de l'artiste suisse Augustin Rebetez.

Seuls la salle René Gonzalez datant de 1996 et Le Pavillon en bois construit en 2017 n'ont pas été rénovés. En revanche, chacune des cinq salles du site a été rebaptisée par un numéro supplémentaire à son nom, en lien avec sa date de construction (salles 64, 76, 96, 17 et 23).

Les espaces de travail ont, eux, été améliorés ainsi que les loges pour artistes. Les systèmes de sécurité, de chauffage, électriques et sanitaires ont été mis au goût du jour. Une mise aux normes énergétique et acoustique a aussi été faite. Les travaux ont été l'occasion d'ajouter des toitures végétalisées en faveur de la biodiversité et des panneaux solaires.

"Dans la continuité"

L'emblématique théâtre n'avait encore connu aucune intervention majeure en près de 60 ans et souffrait de vétusté, de fragilité et de normes de sécurité obsolètes. "Nous avons voulu agir sur ce lieu dans la continuité" de l'héritage de Max Bill "plutôt que par la liberté", a expliqué François Jolliet, cofondateur de Pont 12 Architectes, bureau responsable de la transformation.

Le coût du chantier se monte à 27,5 millions de francs, dont 25 millions pour la Ville de Lausanne et les 2,5 millions restants pour le Théatre de Vidy avec le soutien de partenaires et donateurs anonymes. Le syndic de Lausanne Grégoire Junod a estimé à environ 10% le surpassement des dépenses publiques, donc 27,5 millions au final pour la Ville, en raison notamment de la crise du Covid-19 et la hausse des prix des matériaux.

Programme spécial sur un mois

La réouverture complète du Théâtre de Vidy au public est prévue dès le 18 janvier avec un programme intense et foisonnant d'une dizaine de spectacles durant un mois: théâtre, danse, arts visuels, nouvelles créations, accueils ou reprises, de Suisse, d'Europe ou d'ailleurs. Clin d'oeil à la jeune génération et au futur, c'est un spectacle pour public jeune qui lancera les festivités d'inauguration le 17 janvier dans l'après-midi.