L'inflation CPI, mesure qui fait référence, est tombée à 6,5% par rapport à décembre 2021, contre une hausse de 7,1% entre novembre 2021 et novembre 2022, selon les données publiées par le ministère américain du Travail. Cette évolution est conforme aux attentes des analystes, selon le consensus publié par MarketWatch.

Et, si l'on compare les prix non pas sur un an, mais sur un mois seulement, la tendance est même à la baisse de 0,1%, pour la première fois depuis que le Covid-19 a mis l'économie américaine sous cloche, il y a près de trois ans.

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"C'est un nouveau petit pas dans la bonne direction", a commenté pour l'AFP Ryan Sweet, chef économiste pour les Etats-Unis chez Oxford Economics, "mais la baisse est attribuable avant tout aux composants les plus volatils de l'indice. La Fed ne peut pas trop s'appuyer dessus comme une source réelle de ralentissement de l'inflation".

Selon le ministère du Travail, une baisse des prix à la pompe est en effet "le principal contributeur de cette baisse mensuelle", en venant "plus que compenser" la hausse des prix du logement et de l'alimentaire notamment.

Dans le détail, les prix de l'alimentaire progressent de 0,3% et ceux du logement de 0,2% sur un mois mais le carburant voit ses prix se contracter de 4,5% sur la même période.

L'inflation sous-jacente, c'est-à-dire excluant les prix des carburants et de l'alimentaire, est en revanche en hausse de 0,3% sur un mois, contre 0,2% en novembre, là encore conformément aux attentes des analystes.

"La hausse des prix des dépenses essentielles rend l'inflation difficile à éviter et l'inflation reste un problème majeur pour la plupart des consommateurs", a commenté Neil Saunders, directeur général de GlobalData.

Les prix des voitures d'occasion et du transport aérien, particulièrement sensibles aux prix de l'énergie, se replient. Les voitures neuves connaissent également une baisse de 0,1% sur un mois, une première depuis janvier 2021.

Mais "une chose plus inquiétante est la hausse des prix des services", avertit M. Sweet, "c'est une source d'inflation qui n'a pas encore connu de pic. Pour l'année à venir la véritable question est de savoir si la baisse des prix des biens viendra compenser la hausse des services sur le premier semestre".

Coûts et risques

Il semble loin néanmoins, désormais, le mois de juin, lorsque l'inflation atteignait son pic, son plus haut niveau depuis 1981, à 9,1% sur un an.

Même si cette tendance à la baisse se confirme, la Banque centrale américaine (Fed), qui a fait du ralentissement de l'inflation sa priorité, ne criera pas victoire si vite.

Elle veut ramener l'inflation autour de 2%, mais privilégie un autre indicateur, l'indice PCE.

L'institution monétaire devrait continuer à faire volontairement ralentir l'activité économique, dans l'espoir que la pression sur les prix se desserre durablement. Au détriment de la croissance économique, et, même, au risque de provoquer une récession.

Son taux directeur semble voué à être encore relevé dans les mois à venir, et à rester à un niveau élevé "pendant un certain temps", avait déclaré mardi Michelle Bowman, l'une des gouverneurs de l'institution, reconnaissant toutefois qu'"il est probable" que cela pèse sur l'emploi.

Elle s'était toutefois montrée optimiste sur la possibilité de parvenir à juguler l'inflation sans provoquer de récession. Mais les effets des hausses de taux de la Fed mettent des mois à faire sentir leur plein effet.

Même si les consommateurs ont vu s'envoler les taux des crédits, la consommation a jusqu'à présent résisté. L'emploi également, avec un taux de chômage qui a encore reculé en décembre, à 3,5%.

La situation risque toutefois de se compliquer dans les semaines à venir, alertent les analystes.

Les licenciements se multiplient d'ores et déjà dans le secteur de la tech, chez Amazon, Salesforce, Meta - maison mère de Facebook -, Twitter ou encore DoorDash. Et, dans le secteur financier, les banques Goldman Sachs et Morgan Stanley vont également se séparer d'une partie de leurs effectifs.

afp/buc