"On ne sait pas quelles technologies seront développées dans les 20 ou 30 prochaines années", a souligné le nouveau chef du Département fédéral de l'énergie (DETEC), qui vient de succéder à la socialiste Simonetta Sommaruga.

Interrogé sur l'avenir des centrales nucléaires, le ministre UDC a déclaré: "Nous parlons aujourd'hui d'une durée d'exploitation d'environ 60 ans", ce qui signifie que la centrale nucléaire de Leibstadt (AG) devrait pouvoir rester connectée au réseau pendant encore 20 ans. Albert Rösti espère que les investissements supplémentaires nécessaires à l'amélioration des centrales nucléaires suisses pourront être couverts.

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Si ce n'est pas le cas, l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) examinera dans quelle mesure un soutien est possible, a déclaré le conseiller fédéral UDC aux représentants de la branche. Ne souhaitant pas faire de promesses, Albert Rösti a toutefois estimé qu'il est important que les centrales existantes puissent aller au bout de leur période de fonctionnement et ne soient pas arrêtées "inutilement tôt".

"Attendez un peu"

Le peuple suisse avait voté en 2017 pour la sortie du nucléaire. La loi révisée sur l'énergie avait été acceptée par 58% des voix. Celle-ci prévoit que la durée de vie des centrales nucléaires ne sera pas limitée tant qu'elles sont sûres. En revanche, la construction de nouvelles centrales nucléaires est interdite.

L'une des centrales suisses, celle de Mühleberg (BE), a déjà été mise à l'arrêt définitif fin 2019, après 47 ans d'exploitation. En 2013, la direction de BKW avait estimé que le réacteur ne rapportait pas assez pour que les mises à niveau exigées à l'époque - après la catastrophe nucléaire de Fukushima - en vaillent la peine.

Confronté à un éventuel "changement de paradigme" à la tête du DETEC, alors que Simonetta Sommaruga avait plaidé pour la sortie du nucléaire, Albert Rösti a voulu calmer le jeu : "Attendez un peu". Le fait qu'un nouveau ministre fixe l'une ou l'autre priorité différemment fait partie du jeu politique. Il en dira volontiers plus à ce sujet "dans quelques mois".

"Trop dépendants des importations"

Le nouveau conseiller fédéral entend d'abord s'atteler aux sujets qui ne sont pas contestés, au premier rang desquels figure l'augmentation rapide de la production nationale d'électricité. "Nous sommes trop dépendants des importations d'électricité", a affirmé le responsable politique.

Albert Rösti a notamment cité la nécessité de développer rapidement les secteurs de l'énergie solaire et de l'hydraulique, tout en soulignant l'importance des capacités de stockage ainsi que de l'extension du réseau électrique. "Nous devons nous y atteler", a-t-il lancé, appelant à lever les "nombreux obstacles" dans ce domaine.

Environ 400 représentants de la politique, de l'économie et de la recherche ont participé à ce rendez-vous annuel de la branche, organisé par l'Association des entreprises électriques suisses (AES) et l'Association pour l'électrotechnique, les technologies de l'énergie et de l'information (Electrosuisse).