L'écrasante majorité des près de mille salariés qui se sont réunis jeudi en assemblée générale a décidé de poursuivre ce mouvement social, entamé en décembre avec deux jours de grève ayant provoqué l'annulation de 360 vols et des pertes estimées à huit millions d'euros (presque autant en francs) pour la compagnie aérienne publique.
Les négociations visant à éviter une nouvelle grève s'étaient "raisonnablement bien passées" mais les salariés restent très remontés contre l'administration, avait expliqué le président du Syndicat national du personnel de l'aviation civile, Ricardo Penarroias, avant le vote du personnel.
Alors qu'elle doit mettre en oeuvre un plan de restructuration impliquant d'importantes coupes salariales, TAP s'est retrouvée au centre d'une polémique qui a provoqué une série de démissions au sein du gouvernement portugais.
L'affaire, désormais connue comme le "TAPgate", a éclaté lorsque la presse a révélé que l'ex-secrétaire d'Etat au Trésor avait quitté le conseil d'administration de la compagnie aérienne avec une indemnité de 500'000 euros, peu avant de prendre la tête de l'entreprise publique chargée du contrôle aérien, puis de rejoindre l'équipe gouvernementale.
Le groupe aérien portugais, dont les difficultés s'étaient accrues avec la pandémie de Covid-19, a été totalement renationalisé dans l'urgence en 2020, en échange de l'application d'un plan de restructuration imposé par Bruxelles.
Chiffré à 3,2 milliards d'euros, le plan de sauvetage de TAP prévoyait, entre autres, une diminution de ses effectifs, une baisse des salaires et une réduction de sa flotte.
La directrice générale de TAP, la Française Christine Ourmières-Widener, a indiqué mercredi que la compagnie aérienne avait réalisé l'année dernière l'un de ses meilleurs chiffres d'affaires et envisageait de distribuer 48 millions d'euros à son personnel pour "soulager les coupes salariales" qui lui sont imposées.