Les chauffages à l'huile ou au gaz sont toujours plus souvent remplacés par des chaudières à bois. En outre, les cheminées, poêles suédois, poêles en faïence et fourneaux sont en plein essor.
Ainsi, les émissions de CO2 d'origine fossile diminuent. Or, s'ils ne sont pas correctement utilisés, les chauffages au bois génèrent des nuages de fumée contenant des substances nocives, telles que des poussières fines, relève jeudi l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).
En 2020, la combustion de bois a été en Suisse responsable d'un neuvième de toutes les émissions de poussières fines ayant un diamètre inférieur à 10 micromètres. Elle a même causé un quart de la quantité totale de particules de poussières fines présentant un diamètre inférieur à 2,5 micromètres.
Ces particules très fines, non visibles à l'oeil nu, peuvent être inhalées et parvenir dans les poumons voire dans le système sanguin, et provoquer des maladies respiratoires et cardio-vasculaires. Elles peuvent en outre être cancérigènes.
Installations modernes et conformes
Les chauffages individuels alimentés aux bûches causent environ 40% de la totalité des émissions de poussières fines générées par les chauffages au bois, alors que seuls 15% du bois y est brûlé, note l'OFEV. Par conséquent, la quantité de poussières fines générées est disproportionnellement élevée par rapport à l'énergie produite.
Pour éviter autant que possible ces effets néfastes, les installations doivent être modernes et conformes aux exigences en matière de mise dans le commerce et d'exploitation. Les autorités cantonales ou communales effectuent des contrôles tous les quatre ans dans les maisons et immeubles.
Quant aux chauffages à bois plus grands et exploités de manière professionnelle, ils nécessitent souvent des filtres, capables de retenir jusqu’à 95% des poussières fines. Généralement, les émissions qu'ils génèrent sont ainsi faibles.
Utiliser du bois approprié
Il est aussi nécessaire d'utiliser du bois approprié, rappelle l'OFEV. Ce bois doit être à l'état naturel, non traité et approprié au type d'installations (bûches, bois déchiqueté ou granulés). Il doit en outre être sec et avoir été entreposé correctement.
A l'inverse, il ne faut pas brûler du bois usagé. La combustion de bois traité avec des produits de conservation ou du vernis peut générer des dioxines et des furanes, deux substances hautement toxiques.
Brûler du papier, du carton ou des emballages plastiques est également à proscrire. Cela engendre aussi des émissions de polluants dangereux pour la santé.
L'OFEV ajoute encore que l'allumage du feu doit être correctement effectué car c'est l'étape qui génère le plus de poussières fines. Et de rappeler l'importance d'un entretien régulier de l'installation par un expert.