"Après avoir bien tenu, dans des conditions difficiles au cours des trois premiers trimestres, la performance économique a légèrement diminué", a indiqué l'institut Destatis dans un communiqué.
Après avoir résisté tout au long de l'année et porté l'activité, la consommation des ménages a flanché à l'entrée dans l'hiver, souligne l'institut pour expliquer ce coup de frein.
"Une récession, au moins de courte durée, devient plus probable", commente Jens-Oliver Nikasch, analyste pour la banque LBBW. Si le PIB reculait également au premier trimestre 2023, la première économie européenne entrerait techniquement en récession.
L'indicateur du 4e trimestre fait moins bien que prévu par les analystes de la plateforme financière Factset, qui tablaient sur une croissance nulle à 0,0%.
Sur l'ensemble de l'année, l'économie allemande a connu une hausse de 1,8% du PIB, légèrement révisée à la baisse par rapport à la première estimation.
La crise énergétique, causée par la guerre en Ukraine, a bousculé le modèle économique allemand, basé notamment sur l'importation massive de gaz peu cher venant de Russie. La guerre a mis fin aux livraisons russes, occasionnant, pendant une partie de l'année, une flambée des prix en Europe.
Soutien aux ménages
L'inflation s'est envolée, comme les coûts de production de l'industrie, moteur de la croissance allemande, alimentant les craintes d'une crise économique majeure pour le pays. Même si l'économie allemande a chuté, elle a globalement mieux résisté que redouté au regard de l'impact de l'invasion russe en Ukraine, selon le gouvernement.
"Si jamais une récession survient, elle sera plus courte et moins dure", et sera "compensée par un retour de la croissance à partir du printemps", a récemment assuré le ministre de l'Economie Robert Habeck, assurant qu'une "crise économique grave" avait été évitée.
Le gouvernement prévoit désormais une croissance de 0,2% sur l'ensemble de l'année 2023 et non plus une récession.
Plusieurs facteurs expliquent cette résilience. Les prix de l'énergie, et notamment du gaz, ont baissé ces derniers mois, grâce à un hiver doux en Europe, et aux efforts de Berlin pour accroître son approvisionnement en gaz liquéfié.
L'Allemagne a ensuite dépensé sans compter pour soutenir les ménages et permis de préserver la dynamique de consommation enclenchée, en début d'année 2022, par la levée des restrictions contre la pandémie de Covid-19.
Sur le front de l'offre, l'amélioration progressive des tensions sur les chaînes d'approvisionnement dans les marchés mondiaux a soulagé l'industrie exportatrice.