"Tant que la situation est bloquée, il faut chercher d'autres solutions pour maintenir notre prospérité sur le plan de la recherche, de la science et de l'économie", déclare le conseiller fédéral samedi dans Le Temps.
Le Vaudois a semé des graines lors du Forum économique mondial (WEF) à Davos. Des discussions ont été lancées avec le Royaume-Uni, le Canada et les Etats-Unis, avance-t-il. Un accord sur les produits pharmaceutiques avait déjà été signé avec Washington en janvier.
Guy Parmelin dit aussi vouloir voir s'il n'y a pas une fenêtre d'opportunité pour finaliser l'accord sur le Mercosur, projet de marché commun entre plusieurs pays d'Amérique latine.
"Toute cette stratégie a été lancée en partie à cause du blocage avec l'Union européenne, commente le ministre de l'économie, si cela se débloque, tant mieux. Mais nous ne pouvons pas rester les bras croisés et attendre de nous faire dépasser".
"Cela ne nous rend pas service"
Le conseiller fédéral UDC estime que l'UE a commis une erreur en mettant à l'écart la Suisse et la Grande-Bretagne de programmes comme Horizon Europe. "Cela affaiblit le continent européen, cela ne nous rend pas service et au final et profite à l'Amérique du Nord ou à l'Asie", résume-t-il.
La Suisse avait interrompu en mai 2021 les négociations avec Bruxelles sur un accord-cadre institutionnel. L'UE avait ensuite classé la Suisse comme pays tiers non associé à Horizon. En conséquence, les chercheurs et entreprises suisses ne peuvent plus coordonner de projets européens. Et la recherche ne peut plus obtenir de subventions du Conseil européen de la recherche.
L'électricité aussi
Les chercheurs ne sont pas les seuls à attendre que les négociations entre la Suisse et l'UE se débloquent. Dans une interview samedi à la Neue Zürcher Zeitung, le président de Swismem en appelle à un accord dans le domaine de l'électricité d'ici au printemps 2024. Selon Martin Hirzel, le Conseil fédéral devrait adopter d'ici fin mars un mandat pour des négociations formelles.
Une fois entamées, les négociations ne devraient pas durer plus de douze, ajoute le président de l'association de l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux. Avec un tel calendrier, Swissmem veut s'assurer qu'un résultat soit disponible avant que le Parlement européen ne soit renouvelé en 2024 et que le mandat de l'actuelle Commission européenne n'arrive à terme.
Accès au marché
Si on devait attendre 2025 pour conclure un accord, M. Hirzel craint des problèmes au niveau des importations d'électricité. La garantie de l'approvisionnement en électricité est pour Swismem la deuxième question la plus importante dans le dossier de l'UE, après l'accès sans entrave au marché, a-t-il déclaré.
Selon le président de la faîtière, il est en effet aussi nécessaire d'agir en matière d'accès au marché. Les entreprises de la branche opèrent avec succès dans des niches. Pour cela, il faut que les conditions-cadres ne se détériorent pas.
Avec une part d'exportation de plus de 55 pour cent, l'Europe est de loin le client le plus important du secteur MEM et devrait le rester encore pendant des décennies, a souligné le président de Swissmem: "Il faut enfin avancer sur le thème des bilatérales", s'impatiente Martin Hirzel.