Le constructeur automobile japonais a cité dans un communiqué "les pénuries de semi-conducteurs et l'impact de la propagation des infections au Covid-19 en Chine" comme raisons pour la révision à la baisse de son objectif de ventes en volume, qu'il avait déjà réduit en novembre dernier. Nissan prévoit désormais d'écouler 3,4 millions de véhicules sur l'ensemble de son exercice 2022/23 qui s'achèvera fin mars, soit une baisse de 12,3% sur un an, contre un précédent objectif de 3,7 millions d'unités.
Mais le groupe a maintenu tous ses objectifs annuels sur le plan financier, car il prévoit de "compenser" l'impact négatif de ce recul en volume par une "stricte" gestion de ses coûts, l'amélioration de ses prix de vente et des effets de change positifs liés à la baisse du yen. Nissan vise donc toujours un bénéfice net annuel de 155 milliards de yens (1,1 milliard d'euros au taux de change actuel), ce qui serait un bond de 28,1% par rapport à 2021/22.
Et il prévoit toujours un bénéfice opérationnel annuel de 360 milliards de yens (+45,6%) pour un chiffre d'affaires de 10.900 milliards de yens (+29,4%). Pour son troisième trimestre (octobre-décembre), Nissan a publié des résultats en très forte croissance, avec un bénéfice net de 50,6 milliards de yens (+54,7% sur un an) et un bénéfice opérationnel de 133,1 milliards de yens, soit 2,5 fois plus qu'un an plus tôt à la même période.
Son chiffre d'affaires trimestriel a par ailleurs grimpé de 28,6% à 2.837,4 milliards de yens (20,1 milliards d'euros au cours actuel), bien que ses ventes en volume sur la période aient baissé de 6,9% sur un an, lestées notamment par la Chine, l'Amérique du Nord et l'arrêt de ses activités en Russie. Au bout de près d'un an de négociations complexes, Nissan et Renault ont officiellement annoncé lundi une vaste refonte de leur alliance pour repartir sur des bases "rééquilibrées" et de nouveaux projets industriels dans l'électrique et dans de nouvelles zones géographiques (Inde et Amérique latine).
Chacune des deux entreprises va désormais détenir 15% du capital de l'autre, alors que Renault disposait jusqu'à présent de 43,4% de Nissan, ce qui avait été une source de grandes tensions par le passé. Celles-ci avaient culminé après la chute spectaculaire du grand patron de l'alliance Carlos Ghosn fin 2018. Nissan va de son côté investir dans Ampere, le futur pôle électrique de Renault devant être introduit en Bourse.