Les revenus du motoriste et équipementier aéronautique se sont établis à 19,04 milliards d'euros (autant en francs), selon ses résultats publiés vendredi qui font apparaître un "effet de change de 1,382 milliard d'euros réflétant un effet positif du chiffre d'affaires en dollars". A périmètre et taux de change constants, la progression du chiffre d'affaires est de 15,8%.
Les revenus ont été tirés par la reprise du trafic aérien mondial, surtout sur les moyen-courriers: les avions volant plus, les compagnies ont davantage besoin de pièces de rechange et d'opérations d'entretien.
Ces services pour moteurs civils ont progressé de 29,3% et représentent à eux seuls près du tiers du chiffre d'affaires de Safran. Et comme ils sont facturés en dollars et que la monnaie américaine s'est fortement appréciée, ils bénéficient d'un effet de change favorable pour le groupe.
Les livraisons de moteurs Leap, qui équipent la totalité des Boeing 737 MAX et environ 60% des Airbus A320, ont atteint 1.136 exemplaires, en hausse d'un tiers. Le motoriste tablait initialement sur 1.200 moteurs mais il a dû faire face, comme les avionneurs, aux difficultés rencontrées par sa chaîne de fournisseurs, fragilisés pendant la pandémie, pour remonter en cadence.
Il table pour 2023 sur une augmentation d'"environ 50%" du nombre de Leap livrés, soit environ 1.700 moteurs, quand il comptait l'an passé en livrer 2.000 en 2023. "Le principal facteur de risque reste les capacités de production de la chaîne d'approvisionnement", prévient-t-il.
Au total, les revenus de la division Propulsion ont progressé de 18,3%, tout comme ceux de l'activité Equipements et Défense (+10,6%) et d'Intérieurs d'avions-cabines, sièges et divertissements à bord (+25,1%).
Cela a permis au groupe de dégager un bénéfice net ajusté de 1,18 milliard d'euros.
En données publiées, Safran subit cependant une perte nette de 2,46 milliards d'euros en raison d'une charge de 4,5 milliards d'euros liée à la nécessité de déprécier dans ses comptes la valeur de son portefeuille de dérivés de change.
Comme tous les groupes, Safran se couvre sur les risques de change en achetant pour les années futures des devises à des taux contractualisés à l'avance. Ces contrats de couverture de change se sont faits à un taux devenu trop cher par rapport à la chute de l'euro au cours du semestre face au dollar.
"Il s'agit d'une écriture purement comptable, sans impact sur la trésorerie, puisque les couvertures sont destinées à être exercées avec les futurs encaissements en dollars", expliquait ainsi Safran au premier semestre.
Pour 2023, le groupe table sur "au moins 23 milliards d'euros" de revenus et une progression d'un tiers de son bénéfice opérationnel courant à "environ 3 milliards d'euros".