Les deux hommes se sont rencontrés samedi soir à Munich, en marge de la Conférence sur la sécurité, dans un échange que la diplomatie américaine a qualifié de "franc et direct".

Le secrétaire d'Etat a mis en garde contre les "implications et les conséquences" pour la Chine s'il s'avérait qu'elle apporte un "soutien matériel" à la Russie dans sa guerre en Ukraine ou l'aidait à échapper aux sanctions occidentales, a indiqué le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, en rendant compte de l'entretien.

Soutien non létal

Interrogé sur CBS sur les entreprises chinoises qui fournissent des équipements de surveillance au groupe Wagner, qui combat en Ukraine et si les États-Unis considèrent cela comme un soutien militaire à la Russie, M. Blinken a répondu :"Nous avons été préoccupés dès le premier jour par cette possibilité", selon la transcription de l'interview publiée dimanche sur le site Internet de la chaîne.

"À ce jour, nous avons vu des entreprises chinoises - et bien sûr, en Chine, il n'y a pas vraiment de distinction entre les entreprises privées et l'État. Nous les avons vues fournir un soutien non létal à la Russie pour une utilisation en Ukraine", a déclaré M. Blinken.

"Ce qui nous préoccupe maintenant, c'est que, d'après les informations dont nous disposons, ils envisagent de fournir un soutien létal, et nous leur avons fait savoir très clairement que cela poserait un sérieux problème pour nous et dans nos relations", a-t-il poursuivi.

Neutralité mise en question

La vice-présidente américaine Kamala Harris, présente à Munich samedi, avait elle aussi mis en question la neutralité affichée par la Chine. Les Etats-Unis sont "troublés par le fait que Pékin a approfondi ses relations avec Moscou depuis le début de la guerre", a-t-elle souligné.