Baptisée "Forever Pollution Project", en allusion à ces composés chimiques de synthèse quasi indestructibles et développés depuis les années 1940 pour résister à l'eau et à la chaleur, l'enquête s'appuie sur des méthodologies d'experts, des données et des "milliers de prélèvements environnementaux" ayant permis de réaliser, selon eux, la première cartographie européenne des sites contaminés et suspectés de l'être.

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Un lac norvégien, le Danube Bleu, une rivière tchèque et des zones immenses entourant la plupart des bassins de la chimie industrielle... Le collectif de journalistes présente sa cartographie validée "sur le modèle des travaux scientifiques validés par des pairs".

Dans des objets de la vie courante

"D'après notre estimation prudente, l'Europe compte plus de 17'000 sites contaminés à des niveaux qui requièrent l'attention des pouvoirs publics (au-delà de 10 nanogrammes par litre). La contamination y atteint des niveaux jugés dangereux pour la santé par les experts que nous avons interrogés (plus de 100 nanogrammes par litre) dans plus de 2100 points chauds", indique le quotidien français.

Les journalistes ont également localisé vingt usines de production de PFAS et 230 usines identifiées comme utilisatrices de PFAS, des composés dotés de propriétés anti-adhésives et imperméables, utilisés dans l'industrie et présents dans des objets de la vie courante: produits en Teflon, emballages alimentaires, textiles, automobiles.

Les usines de production sont principalement localisées en Allemagne, berceau de la chimie industrielle avec l'implantation notamment des entreprises Archroma et des américains 3M Dyneon et W.L. Gore, et en France avec Arkema et Daikin au sud de Lyon mais aussi Chemours et Solvay.

"Viennent ensuite le Royaume-Uni avec trois sites, l'Italie (deux), puis la Pologne, l'Espagne, les Pays-Bas et la Belgique (un)", ajoute Le Monde.