"Il y a ici une accusation d'aveuglement délibéré. Vous saviez que l'EI utilisait votre plateforme", a noté la juge Sonia Sotomayor, s'adressant à l'avocat représentant le réseau social. Les neuf juges de l'instance se sont saisis d'une plainte déposée par les proches d'une victime d'une attaque de l'EI dans une discothèque d'Istanbul en 2017.

Selon la famille, Twitter est complice de cet acte de terrorisme pour n'avoir pas retiré des tweets du groupe islamiste terroriste ni cessé de recommander ces messages, via des algorithmes automatisés.

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La plateforme américaine assure de son côté qu'être un service utilisé par des dizaines de millions de personnes dans le monde ne prouve pas qu'elle "aide en connaissance de cause" des groupes terroristes.

Section 230

Mardi, une audience sur une question similaire a eu lieu: la famille d'une victime des attentats terroristes de 2015 à Paris accuse YouTube (filiale de Google) d'avoir soutenu la croissance de l'EI en suggérant des vidéos du groupe à certains utilisateurs.

Au coeur des deux plaintes se trouve la "section 230", une loi de 1996 qui confère une immunité judiciaire aux entreprises numériques pour les contenus mis en ligne par les internautes sur leurs plateformes. Les grandes entreprises du secteur défendent bec et ongles ce statut d'hébergeurs - et non d'éditeurs - qui a selon elles permis l'avènement d'Internet tel qu'il a pris forme.

Les juges de la cour suprême ont exprimé mardi leurs doutes sur la pertinence de la section 230 aujourd'hui, mais aussi leur réticence à influencer le sort d'une loi devenue fondamentale pour l'économie numérique.

Mercredi, ils ont formulé de nombreuses hypothèses pour déterminer comment les plateformes pourraient être tenus complices d'actes de terrorisme. La cour doit rendre les deux décisions avant le 30 juin.