Au moins une quinzaine de cétacés se sont échoués ces trois derniers jours sur les plages de l'île de Ré (sud-ouest), a déclaré lundi Dominique Chevillon, président de l'association Ré Nature Environnement et vice-président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Des journalistes de l'AFP ont vu cinq carcasses lundi matin.
Citant les remontées d'informations des membres de la LPO, qui alerte régulièrement sur la multiplication des échouages cette année, ce responsable évalue à "environ 200" le nombre de spécimens retrouvés ces dernières heures sur les plages du Golfe de Gascogne.
L'observatoire Pelagis, qui recense les échouages de cétacés sur la façade Atlantique depuis 1970, reconnaît l'ampleur du phénomène mais sans avoir de "chiffre précis".
"Pic massif"
Quelque 400 petits cétacés avaient déjà été retrouvés échoués sur les côtes Atlantique du 1er décembre au 15 février, selon Pelagis. La plupart d'entre eux (90%) étaient des dauphins communs, une espèce protégée, et une "grande majorité" présentaient "des traces de capture dans un engin de pêche".
"Ça confirme le pic massif sur le Golfe de Gascogne", juge Dominique Chevillon, qui met en avant le fort vent d'ouest ayant poussé les carcasses vers la côte et une "pression de pêche très forte". Certaines carcasses présentaient des plaies béantes ou des traces sur les nageoires, ont constaté les journalistes de l'AFP.
La majorité des échouages interviennent ordinairement en février et mars, période où les dauphins se rapprochent des côtes pour trouver leur nourriture et ont donc le plus d'interactions avec les pêcheurs, selon ces associations.
Face aux ONG et aux scientifiques qui réclament une interruption temporaire de la pêche, le gouvernement a privilégié jusqu'ici des mesures de documentation du phénomène et des solutions techniques, comme des caméras embarquées ou des répulsifs sur les bateaux.