Les sommes réclamées avaient été estimées à 10 milliards de livres en décembre par le cabinet Pogust Goodhead, qui représente les demandeurs, pour un événement qui avait fait 19 morts et avait provoqué une catastrophe considérée comme la pire tragédie environnementale de l'Histoire du Brésil.

Elles ont explosé en raison d'une "augmentation sans précédent" du nombre de plaignants dans ce recours collectif qui sera examiné à partir d'avril 2024, mais aussi "des intérêts qui courent depuis plus de 7 ans", explique le cabinet mercredi dans un communiqué.

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Si elle était validée par la justice britannique, cette somme serait "la plus importante au monde en relation avec une catastrophe environnementale", affirme le cabinet, précisant qu'elle a été calculée en se basant "sur des principes bien établis du droit brésilien et international".

Le cabinet dénombre plus de 700'000 demandeurs, soit 500'000 de plus qu'en décembre, dont 46 municipalités brésiliennes, des milliers d'entreprises et plusieurs peuples autochtones.

Le barrage avait cédé près de la ville de Mariana, dans l'Etat de Minas Gerais, libérant une gigantesque coulée de boue qui avait totalement submergé le village de Bento Rodrigues, faisant 19 morts et privant plus de 600 personnes de leur domicile.

La coulée s'était ensuite répandue jusqu'à l'océan Atlantique sur 650 kilomètres à travers le lit du fleuve Rio Doce. Sur son passage, elle a tué des milliers d'animaux, dévasté des zones de forêt tropicale protégées, et 280'000 personnes s'étaient retrouvées sans accès à l'eau.

"Plus de sept ans plus tard, les victimes souffrent quotidiennement des ravages provoqués par l'effondrement du barrage", selon Tom Goodhead, le patron du cabinet cité dans le communiqué, estimant que le montant des compensations demandées "expose les investisseurs (de BHP) à des niveaux de risque extraordinaire".

BHP "conteste les réclamations dans leur intégralité et continuera à se défendre" dans cette affaire, a réagi l'entreprise mercredi auprès de l'AFP, estimant notamment que la plainte est redondante avec d'autres procédures judiciaires en cours au Brésil.

L'entreprise cite aussi "le travail de la Fondation Renova" dont les programmes ont financé jusqu'ici "plus de 28 milliards de reais" (près de 5 milliards d'euros) en "compensation financière et en travaux de réparation".