Pour rappel, le parc solaire en question est projeté à 2500 m d'altitude, dans le parc naturel de la vallée de Binn, sur la commune de Grengiols (VS). Il est un des six projets de parc solaire annoncés en Valais et s'inscrit dans le cadre de l'offensive nationale sur le solaire et ses mesures urgentes visant à rendre la Suisse plus indépendante, en augmentant la part d'énergie renouvelable indigène.

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Les initiateurs du projet sont la société des forces motrices valaisannes (FMV), la commune de Grengiols et Energie Brig-Aletsch-Goms (EnBAG), rejoints par des partenaires suisses tels que la société énergétique romande Groupe E, les services industriels de Bâle (IWB) et de Zurich (EKZ), ont annoncé les initiateurs devant les médias mercredi.

"Dream team" avec l'hydraulique

Les données récoltées grâce à une installation solaire-test montée fin novembre sur le site concerné ont permis de confirmer le potentiel énergétique de la région. La zone sur laquelle est projeté le parc solaire bénéficie d’environ 1500 heures d’ensoleillement par an, contre 800 à 1000 heures en plaine, soulignent les partenaires.

Au total, quelque 910'000 modules solaires pourront un jour fournir 600 GWh d’électricité par an, dont 250 GWh en hiver. Une combinaison est également prévue avec la planification d’un nouvel ouvrage d’accumulation de Chummensee.

Solaire et hydraulique offrent un potentiel de production d’électricité annuel de 1200 GW, soit la consommation annuelle des ménages des cantons de Lucerne et Schwytz cumulés. "Ce projet est une dream team entre le solaire et l’hydraulique. C’est aussi une dream team entre la montagne et la plaine, c’est un projet en Valais pour la Suisse", a relevé Stéphane Maret, directeur des FMV.

De vives oppositions

Grengiols-Solar échauffe les esprits et voit s’affronter deux parties: l’une enthousiaste et pressée d’accélérer les procédures, l’autre, représentée par l’organisation IG Saflischtal, s’opposant à un "Far West photovoltaïque".

"Nous sommes conscients de notre responsabilité vis-à-vis des personnes et de l’environnement. C’est pourquoi nous mettons en place un groupe d’accompagnement et un monitoring environnemental", a répondu Renato Kronig, président administratif de EnBAG. Et de souligner qu’une rencontre est prévue dans l’après-midi avec les opposants.

En partie fonctionnel dès fin 2025

Les prochaines phases du projet, dont le cadre légal devrait être prochainement fixé par une ordonnance fédérale, sont l’obtention du permis de construire et l’étude environnementale, a rapporté Stéphane Maret.

Si la réalisation du parc solaire "prendra plusieurs années", le directeur indique que l’installation devrait fournir au réseau la capacité requise par la loi dès la fin 2025, soit la date limite pour bénéficier des subventions de la loi d’urgence.

Enfin, le raccordement final de l’installation ainsi que les coûts d’investissement, qui se chiffrent en milliards, sont, pour l’heure, en cours d’examen.