Les investisseurs digéraient cet épisode, notamment grâce à l'aide apportée à Credit Suisse ainsi que la hausse des taux de la BCE et regardaient déjà vers la Fed.

Les grandes places boursières s'étaient déjà largement reprises la veille. A Wall Street, le Dow Jones a gagné 1,17% jeudi soir en clôture, le Nasdaq 2,48% et le S&P 500 1,76%.

Face au vent de panique qui a soufflé sur le secteur bancaire, les autorités se sont résolues à apporter leur soutien. Dans la Confédération, Credit Suisse a obtenu un prêt de 50 milliards de francs de la Banque nationale suisse.

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Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale (Fed) a accordé des prêts d'environ 12 milliards de dollars aux banques depuis dimanche, dans le cadre de son nouveau dispositif annoncé après la faillite de SVB, pour leur permettre d'honorer les demandes de retraits de leurs clients. Onze grandes banques américaines ont par ailleurs choisi jeudi de venir ensemble à la rescousse de l'établissement en difficultés First Republic et éviter ainsi qu'il ne devienne le prochain domino à tomber après trois faillites d'affilée.

"Les investisseurs évaluent les inquiétudes concernant la stabilité économique aux Etats-Unis et en Europe, après les faillites de la Silicon Valley Bank et de la Signature Bank et les problèmes de Credit Suisse", a résumé John Plassard de Mirabaud Banque dans un commentaire.

"Après les turbulences ayant affecté le secteur bancaire, les regards se portent sur les décisions de la Fed" qui se réunit mardi et mercredi prochain, ont ajouté les experts de Raiffeisen. Les investisseurs surveilleront de près les déclarations de politique monétaire dans le contexte inflationniste et de crise bancaire. La Banque nationale suisse (BNS) suivra jeudi.

A la Bourse suisse vers 09h08, l'indice vedette SMI gagnait 0,48% à 10'782,24 points, après avoir rebondi de 1,93% jeudi en clôture.

La presque totalité des valeurs vedettes a démarré la séance dans le vert, avec en tête un trio hétéroclite composé d'AMS-Osram (+2,6%), Temenos (+2,4%) et VAT Group (+1,9%).

Les bancaires remontaient aussi après la débandade des jours précédents: UBS (+1,5%) affichait la plus solide progression, suivi par Julius Bär (+0,7%) et Credit Suisse (+0,7%).

Les analystes de JP Morgan ont élaboré plusieurs scénarios quant à l'avenir de l'établissement de la Paradeplatz, qui pourraient impliquer la 8e restructuration de Credit Suisse depuis 2011, alors que les analystes jugent "le soutien de la BNS en matière de liquidités (comme annoncé mercredi soir) insuffisant". "Le statu quo n'est pas une option", cinglent les experts.

Les valeurs du luxe Richemont (+0,2%) et Swatch (-0,3%) affichaient des trajectoires opposées. Le groupe de luxe genevois prévoit une cotation secondaire de ses titres A à la Bourse de Johannesburg, en parallèle à la celle déjà en place à Zurich sur SIX Swiss Exchange.

Le directeur général du groupe biennois Nick Hayek a pour sa part affirmé jeudi viser une croissance record cette année. La reprise est particulièrement vigoureuse en Chine, Hong Kong ou encore Macao, mais l'Europe et l'Amérique également affichent une très bonne progression.

Les poids lourds faisaient de même avec Nestlé (-0,02%), Roche (+0,4%) et Novartis (-0,1%). Ce dernier a décroché auprès du régulateur sanitaire aux Etats-Unis une extension d'indication pédiatrique pour sa combinaison anti-cancéreuse de Tafinlar et de Mekinist, contre une forme commune de cancer du cerveau.

Sur le marché élargi, Interroll (+2,8%) montait. Le groupe a fait état de résultats en hausse à tous les niveaux en 2022, légèrement supérieurs aux attentes. Après avoir inscrit le meilleur résultat net de son histoire, l'entreprise entend en faire profiter ses actionnaires, à qui elle proposera un dividende légèrement relevé.

Le titre Talenthouse a été suspendu de cotation.