"Ce prêt sera utilisé avec parcimonie et il sera remboursé", ajoute Jean-Pierre Danthine vendredi dans les titres ESH.
L'ancien membre du directoire de la Banque nationale suisse (BNS) entre 2010 et 2015, désormais directeur de l'institut Entreprise For Society (E4S) à Lausanne, se montre serein, alors que la gauche s'inquiétait jeudi des conséquences du prêt de la BNS sur la population.
Sur le papier, la contribution de la BNS ne donne pas plus de pouvoir aux autorités au sein de la banque, ajoute le spécialiste. Mais, si les choix de Credit Suisse devaient déplaire à la banque centrale suisse, "celle-ci l'exprimera et sera entendue".
"Pas moins solvable"
Revenant sur la chute en bourse de la banque zurichoise, Jean-Pierre Danthine affirme qu'elle est victime d'une crise de confiance partie d'un événement financier sans lien. "Si Credit Suisse est la plus touchée, c'est parce qu'elle est perçue comme la plus faible de la meute, explique-t-il, mais la banque n'est pas moins solvable qu'elle ne l'était il y a quelques semaines".
Pour l'avocat genevois, Marc Henzelin, ce manque de confiance est généralisé à toutes les banques suisses. "Une explication majeure provient du cadre réglementaire, dit-il dans Le Temps, la responsabilité pénale des entreprises est d'une faiblesse absolue".
Jean-Pierre Danthine voit en outre aucune similarité avec le sauvetage de l'UBS il y a près de quinze ans lors de la crise des "subprimes". Les taux de capitalisation de Credit Suisse sont "sans doute dix fois plus élevés que UBS à l'époque", avance-t-il. Le soutien de la BNS n'est pas le signe d'une crise financière, abonde le professeur d'économie Aymo Brunetti dans les titres alémaniques du groupe Tamedia.
Après plusieurs jours de tensions, la BNS et la Finma ont assuré mercredi la banque de leur soutien. Credit Suisse s'est résolu à accepter cette aide quelques heures plus tard. La banque a en effet indiqué qu'elle allait emprunter jusqu'à 50 milliards de francs à la BNS pour se "renforcer". L'établissement a parallèlement annoncé une série d'opérations de rachat de dette pour environ 3 milliards de francs.