Le groupe, qui possède notamment la populaire application de messagerie WeChat, a dégagé l'an dernier un bénéfice de 188,2 milliards de yuans (25,3 milliards de francs). Il était de 224,8 milliards de yuans en 2021 et avait alors progressé de 41% sur un an. Son chiffre d'affaires pour 2022 est quant à lui en repli de 1% sur un an, à 554,5 milliards de yuans (74,7 milliards de francs).
Après des années de croissance fulgurante sur l'un des marchés les plus dynamiques et connectés au monde, les entreprises de l'internet sont depuis 2020 en Chine sous pression des autorités. Les principaux acteurs de la tech ont été épinglés à tour de bras en matière de concurrence et de données personnelles, après des années de relatif laxisme, ce qui a déstabilisé le secteur.
Depuis 2021, les autorités chinoises imposent par ailleurs une limite hebdomadaire drastique de trois heures de jeux vidéo en ligne aux moins de 18 ans, pour limiter l'addiction chez les plus jeunes. Ces restrictions avaient fortement pesé sur la rentabilité de Tencent: le numéro un mondial du secteur avait enregistré en août le premier recul depuis 2004 de son chiffre d'affaires trimestriel.
Ses relations avec le pouvoir semblent désormais apaisées: après un an et demi de hiatus, le groupe obtient de nouveau régulièrement depuis novembre des licences de jeux vidéo en Chine. Ce sésame est obligatoire pour commercialiser un jeu sur le plus grand marché mondial.
Tencent est dans son pays un acteur incontournable de la tech du fait de l'omniprésence de son application WeChat (messagerie, paiement en ligne, réseau social). Elle est présente sur la quasi-totalité des téléphones en Chine et sert de moyen de paiement quotidiennement à des centaines de millions de Chinois, dans un pays où l'argent liquide se fait de plus en plus rare.