Son nouveau défi sera de taille: parvenir à intégrer son désormais ex-rival Credit Suisse.

Lorsque le Tessinois avait repris les rênes d'UBS en novembre 2011, le numéro un bancaire helvétique n'était pas en bonne posture. Trois ans auparavant, la Confédération avait pris une participation de 10% et déprécié la valeur du groupe de plusieurs dizaines de milliards de dollars d'actifs toxiques, suite à son sauvetage à 60 milliards de dollars.

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Inconnu du grand public lorsqu'il a démarré à UBS, Sergio Ermotti pouvait déjà se targuer d'une solide expérience bancaire au service de la banque américaine Merrill Lynch puis de l'italienne Unicredit.

En avril 2011, le Luganais est revenu en Suisse pour rejoindre la direction générale d'UBS et s'occuper des activités du groupe en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Sous sa direction, la banque aux trois clés a été l'une des banques les plus régulièrement rentables et les mieux évaluées en Europe, expliquait alors le Financial Times.

Star de la Paradeplatz

Il succède ensuite à Oswald Grübel, qui a démissionné en septembre suite au scandale causé par un courtier londonien qui avait fait perdre 2,3 milliards de dollars un an plus tôt à la banque. Le Tessinois devra alors en gérer les conséquences, tout en affrontant une nouvelle affaire en France.

En avril 2012, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire notamment pour blanchiment de fraude fiscale, soupçonnant UBS d'avoir mis en place une double comptabilité pour masquer des mouvements de capitaux entre la France et la Suisse.

Départ chez Swiss Re

En 2019, le groupe est condamné à une amende record de 3,7 milliards d'euros. En 2021, l'établissement aux trois clés est condamné en appel à payer 1,8 milliard d'euros pour avoir mis en place un "système" visant à "faciliter" la fraude fiscale de riches contribuables français entre 2004 et 2012 puis se pourvoit en cassation.

A la direction de la banque, Sergio Ermotti mise sur la numérisation, qui complète les canaux traditionnels et permet une hausse des volumes, se réjouit-il en 2018. Si les attentes sont dépassées en matière de gestion de fortune, des mesures d'économies sont tout de même mises en place.

En octobre de la même année, il dépense près d'un an de salaire pour racheter un million d'actions UBS, pour 13 millions de francs et surtout, le fait savoir, pour montrer qu'il est convaincu de sa stratégie.

La presse se fait l'écho des velléités de départ de celui qui est surnommé le George Clooney de la Paradeplatz. Au 1er novembre 2020, il est remplacé par le Néerlandais Ralph Hamers, ex-patron du groupe bancaire hollandais ING, et est appelé à présider le conseil d'administration de Swiss Re.

Des résultats solides au troisième trimestre, notamment soutenus par des apports exceptionnels mais aussi une bonne tenue des marchés, lui permettent de finir en fanfare son mandat à la tête du numéro un bancaire suisse.

Durant ses neuf années de mandat, il aura empoché plus de 100 millions de francs.