La Chine a appliqué durant près de trois ans une politique sanitaire très stricte contre le Covid-19 avec tests PCR quasi obligatoires, confinements et restrictions aux déplacements. Le pays a par ailleurs pratiquement fermé ses frontières entre 2020 et 2023, tandis que les Chinois ne pouvaient se rendre à l'étranger qu'en cas de raison impérieuse.
Les liaisons aériennes entre la Chine et l'international ont ainsi été drastiquement réduites. Dans ce contexte, China Eastern Airlines a triplé l'an dernier ses pertes pour atteindre 37,4 milliards de yuans (4,92 milliards de francs), a annoncé jeudi la deuxième compagnie chinoise en termes de passagers.
Au printemps 2022, un confinement de deux mois à Shanghai avait quasiment mis à l'arrêt les deux aéroports de la capitale économique chinoise, où China Eastern a son siège. La compagnie avait par ailleurs connu en mars dernier la pire catastrophe aérienne en Chine depuis 1994, ce qui a porté un coup à l'image de la compagnie. Un de ses Boeing 737-800 avait piqué du nez avant de se désintégrer contre un flanc de montagne dans le sud de la Chine, tuant les 132 personnes à bord. La cause de cet accident n'est toujours pas connue.
De son côté Air China, compagnie emblématique du transport aérien en Chine, a annoncé des pertes deux fois plus importantes qu'en 2021. Elles se chiffrent à 38,6 milliards de yuans sur l'ensemble de l'année 2022 - contre 16,6 milliards de yuans un an plus tôt.
Pour sa part, China Southern Airlines, première compagnie en Asie par l'importance de sa flotte, a fait état mardi de 32,6 milliards de yuans de pertes. Elles atteignaient un an plus tôt 12,1 milliards de yuans.
Après trois ans de restrictions, la Chine a finalement repris à la mi-mars la délivrance de visas touristiques pour les étrangers, tandis que les ressortissants chinois peuvent de nouveau quitter leur pays pour faire du tourisme depuis janvier. Mais le nombre de liaisons internationales reste faible pour le moment et les tarifs très élevés.