"Il deviendra plus difficile pour les banques de détail suisses de maintenir leur niveau élevé de rentabilité et de croissance", a estimé Antoine Oliveau, associé en charge du secteur bancaire chez Deloitte, cité dans une étude publiée lundi.

Jusqu'à présent, la base de clients relativement fortunés a permis à ces établissements de générer un niveau élevé de bénéfice opérationnel par client. En Suisse, explique Deloitte, le volume d'affaires atteint quelque 150'000 francs par client, soit en moyenne un bénéfice d'exploitation annuel de 550 francs. Dans les autres pays européens, ces niveaux sont plus faibles avec un volume d'affaires total par client entre 30'000 et 60'000 euros et un résultat d'exploitation entre 150 et 350 euros.

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

Les banques de détail helvétiques ont par ailleurs jusqu'à présent bénéficié d'une grande fidélité de leur clientèle, comme en témoigne le faible nombre de changements de compte bancaire. L'essor du marché hypothécaire ces deux dernières décennies a par ailleurs favorisé une croissance régulière du chiffre d'affaires des banques de détail suisses, a relevé l'étude.

Néo-banques et non bancaires

Mais pour Deloitte, "la concurrence va rapidement s'intensifier sous l'effet de l'évolution réglementaire en faveur de l'open banking, ainsi que des avancées technologiques" dans le secteur de l'apprentissage automatique, de l'intelligence artificielle, du nuage informatique et de la chaîne de registre.

Les établissements traditionnels risquent aussi de faire face à de nouveaux concurrents, notamment les néo-banques dont l'offre est principalement numérique. "Grâce à leurs modèles d'exploitation bancaire numériques sophistiqués, elles offrent une meilleure expérience client à moindre coût", a expliqué Deloitte.

Les institutions financières non bancaires, notamment les assureurs et les caisses de pension, se sont quant à elles lancées sur le domaine attrayant des prêts hypothécaires. Dans cette activité, elles coopèrent avec des plateformes de courtage et de crédit. Ces entreprises veulent "augmenter leur part de marché dans d'autres services financiers tels que le conseil financier et la gestion de fortune", selon l'étude.