Luis Rodrigues, qui était à la tête jusqu'ici de la compagnie régionale de l'archipel des Açores SATA, devient à partir de vendredi président du conseil d'administration de TAP jusqu'en 2024, précise la compagnie aérienne dans un communiqué.
Il succède ainsi au président de TAP, Manuel Beja, et à sa directrice générale, la Française Christine Ourmières-Widener, limogés début mars en raison du scandale du "Tapgate", provoqué par le versement d'une indemnité de départ à une ancienne dirigeante de la compagnie qui s'est avéré illégal.
"Les conditions sont à présent réunies pour que TAP entame une nouvelle étape", ont indiqué mercredi dans un communiqué les ministères des Finances et aux infrastructures, qui ont la tutelle de la compagnie publique.
La gestion de TAP Air Portugal fait actuellement l'objet d'une enquête parlementaire dans le but de déterminer les responsabilités dans cette affaire qui avait provoqué une série de démissions au sein du gouvernement socialiste d'Antonio Costa.
Le groupe aérien, dont les difficultés s'étaient accrues avec la pandémie de Covid-19, a été totalement renationalisé dans l'urgence en 2020, en échange d'un plan de sauvetage chiffré à 3,2 milliards d'euros qui prévoyait notamment une diminution des effectifs et une baisse des salaires.
"Je quitte... une compagnie plus forte qui a survécu à la pandémie de Covid-19 et qui a pratiquement récupéré 100% de son activité", a écrit Christine Ourmières-Widener dans une lettre adressée jeudi aux salariés du groupe aérien.
TAP est sortie du rouge l'année dernière en dégageant un bénéfice net pour la première fois depuis 2017, à 65,6 millions d'euros, renouant ainsi avec les bénéfices deux ans avant l'objectif fixé dans son plan de sauvetage.
Tout en gardant une participation stratégique au capital de TAP, le gouvernement portugais souhaite reprivatiser le groupe aérien portugais, qui a a déjà suscité l'intérêt d'Air France-KLM, IAG (maison mère de British Airways et Iberia notamment) ou encore Lufthansa.