Cette décision, prise par les autorités fiscales italiennes et annoncée lundi par le quotidien La Regione, met les communes concernées sous pression, a confirmé à Keystone-ATS le chef des finances de Cadempino Sergio Vecchi. Cela d'autant plus que la restructuration du groupe lancée en 2019 leur fait déjà subir un très gros manque à gagner en matière de recettes fiscales.

Pour rappel, Kering - maison mère notamment de Gucci et Bottega Veneta - avait notamment annoncé il y a quatre ans le transfert du Tessin vers l'Italie des activités de logistique de sa filiale helvétique LGI, avec à la clé la suppression de 400 emplois au Tessin sur un horizon de trois ans.

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La rétrocession fiscale imposée désormais par le fisc italien aux trois communes tessinoises est un effet collatéral d'une procédure pénale en Italie contre Kering. Le groupe a été condamné début avril à verser 186 millions d'euros au fisc transalpin en lien avec un "site non déclaré" en Italie.

Coup dur

Dans le cadre de cette enquête, le Parquet de Milan a constaté que les deux sièges de Kering en Suisse n'avaient qu'un rôle secondaire" dans les activités du groupe et devaient dès lors payer leurs impôts en Italie et non au Tessin.

En conséquence, Cadempino, Vezia et Bioggio doivent désormais rétrocéder une bonne partie des recettes fiscales encaissées. Pour Cadempino, qui a augmenté ses impôts communaux en 2020, le coup sera moins dur à encaisser que pour les deux autres communes, a précisé le chef des Finances de cette localité située près de Lugano. M. Vecchi n'a pas précisé le montant que sa commune devra reverser.

Jusqu'en 2019, avant la restructuration, Bioggio, Cadempino et Vezia percevaient chacune de Kering entre 8 et 10 millions d'impôts par an. Aujourd'hui, elles en touchent environ dix fois moins. Elles se seraient bien passées de la rétrocession qui leur est désormais imposée.