"Chez Nestlé, nous travaillons d'arrache-pied afin de réduire les émissions carbone liées à nos activités", a affirmé Mark Schneider dans son discours d'ouverture de l'assemblée générale.
L'ancien patron du groupe allemand de santé Fresenius, qui a repris les commandes de Nestlé en 2017, souhaite ainsi s'adapter aux exigences des consommateurs en quête d'aliments "savoureux et de bonne qualité nutritionnelle qui soient également bons pour l'environnement", a-t-il insisté devant les actionnaires réunis à Lausanne.
Depuis son arrivée à la tête du groupe, Nestlé a lancé un grand repositionnement de ses activités en mettant notamment l'accent sur les alternatives à la viande et aux produits laitiers. Fin 2020, il a également dévoilé un programme d'investissements de 3,2 milliards de francs, alors que le groupe s'est fixé pour objectif de réduire son empreinte carbone de moitié d'ici à 2030 et de parvenir à zéro émission nette d'ici à 2050.
Mercredi soir, des militants écologistes ont toutefois interpellé le géant de l'alimentation sur ses émissions de méthane en projetant des images sur la façade de son siège social à Vevey. Une des images était un photomontage représentant l'acteur américain George Clooney, ambassadeur de Nespresso, marque de café du groupe, qui mettait un index sur sa bouche pour demander le silence, avec le message "Ne parlons pas du méthane".
Le problème du méthane
Le plan de neutralité de Nestlé ne comporte pas "d'objectif spécifique" de réduction des émissions de méthane alors que sa production laitière représente à elle seule deux fois plus que les émissions de méthane "de l'ensemble du secteur de l'élevage en Suisse", affirme l'ONG The Changing Markets foundation.
"Réduire les émissions de méthane est une des meilleures stratégies pour ralentir la cadence du changement climatique", a déclaré à l'AFP Sophie Nodzenski, responsable de campagne de cette ONG.
Nestlé pratique "la politique de l'autruche" sur ce gaz à effet de serre, reproche-t-elle au groupe, estimant qu'il sera pourtant "impossible" pour Nestlé de réduire ses émissions "si le méthane n'est pas pris au sérieux".