Le texte de Bruxelles, soumis pour consultation aux Etats membres et aux eurodéputés avant son entrée en vigueur, n'exige pas de spécifier ce que représente chaque pays d'origine dans la composition d'un mélange de miels, comme le réclamaient les associations de consommateurs et organisations agricoles.

La proposition de l'exécutif européen vise à durcir les "normes de commercialisation" pour de nombreuses catégories agroalimentaires, dont le miel, afin "d'aider les consommateurs à faire des choix plus éclairés".

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Pas d'ordre d'importance

Pour le miel, mais aussi les fruits à coque, fruits secs, bananes mûres ou encore fruits et légumes transformés (salades emballées...), le ou les pays d'origine devront être mentionnés. "Ce n'est pour le moment pas obligatoire (...) un simple étiquetage 'UE' et 'hors-UE' est possible, sans origines exactes", souligne une porte-parole de la Commission, Miriam Garcia Ferrer.

En revanche, l'ordre où apparaîtront ces pays est laissé "au choix du conditionneur" sans contrainte de les classer par ordre d'importance. Il n'y aura aucune obligation de détailler la composition de miels assemblés à partir d'origines diverses.

"Cela aurait représenté un fardeau important, il n'existe aucune méthode analytique permettant d'identifier les origines exactes et encore moins de vérifier les pourcentages précis", fait valoir la porte-parole.

Une moitié de cas suspects

Une enquête de la Commission, publiée le 23 mars, montrait que sur 320 échantillons de miels importés récemment contrôlés, environ 46% étaient fortement suspectés de déroger aux règles de l'UE, notamment via l'ajout de sirops de sucre destinés à faire chuter le coût de revient.

Les trois quarts (74%) des miels originaires de Chine étaient jugés suspects, comme la quasi-totalité des miels importés de Turquie et la totalité des miels venus du Royaume-Uni - où ils étaient assemblées à partir de diverses origines.

"Opacité totale"

"C'est un premier pas, mais il n'y a rien de vraiment neuf", a déploré vendredi auprès de l'AFP Etienne Bruneau, vice-président du groupe de travail miel de la fédération agricole Copa-Cogeca.

"Pour toute mesure de traçabilité qui tend à mieux définir d'où vient le miel, c'est l'opacité totale. Avec une liste de pays, on fait ce qu'on veut à la limite", par exemple en mélangeant du miel chinois avec des quantités limitées de miels européens, a-t-il fait valoir.

Si déterminer des pourcentages exacts s'avère compliqué, "un système de traçabilité relativement léger est possible (...) Les conditionneurs savent très bien ce qu'ils mettent dans leurs miels", s'est-il agacé.