"Nous voulons protéger les dauphins qui risquent de s'éteindre, mais les dauphins continuent de mourir", a-t-il lancé lors d'une cérémonie dans la capitale Phnom Penh.
"Est-ce que nous devons continuer comme ça ? Nous devons annuler cette loi et permettre aux gens de profiter du fleuve", a poursuivi le dirigeant âgé de 70 ans.
Pêche illégale, perte d'habitat
La population de dauphins de l'Irrawaddy présents dans le Mékong est passée de 200 lors du premier recensement en 1997, à 89 en 2020, notamment en raison de la pêche illégale et de la perte de leur habitat.
Après la mort de trois mammifères en l'espace d'une semaine, Hun Sen a promulgué en février l'interdiction de toute pêche au sein de zones de protection spéciale dans le tronçon de 120 kilomètres en amont de Kratié (est).
Filets maillants meurtriers
Les contrevenants risquaient jusqu'à un an de prison pour l'utilisation de filets maillants et jusqu'à cinq ans pour la pêche électrique.
Mais deux dauphins, dont un petit âgé de quatre jours la semaine dernière, ont été retrouvés sans vie depuis, pris dans des filets maillants qui capturent les poissons à l'aveugle.
"Des milliers de familles de pêcheurs sont affectées" par l'interdiction de pêcher, a essayé de justifier Hun Sen. Le dirigeant, qui dirige le pays d'une main de fer depuis près de quarante ans, a demandé aux autorités de revenir aux précédentes régulations qui interdisaient la pêche dans certaines zones où se trouvent les dauphins, et d'être sévères contre les techniques de pêche électrique.
Onze dauphins sont morts en 2022, pour un total de 29 ces trois dernières années, selon WWF.
Le Cambodge, petit royaume pauvre d'Asie du Sud-Est, se prépare à des élections législatives en juillet, avec Hun Sen candidat à sa réélection, dans un climat de répression de l'opposition dénoncé par les groupes de défense des droits.