"Si les profits du CAC 40 se maintiennent en 2022 à un niveau légèrement inférieur à ceux de 2021, il n'en va pas de même pour les dividendes qui continuent leur augmentation inexorable d'année en année, pour atteindre 67,5 milliards sur les résultats 2022 - contre 57,5 milliards l'année précédente", résume l'ONG "Observatoire des Multinationales" dans son rapport annuel publié lundi.

Les rachats d'actions, autre forme de gratification des actionnaires visant à soutenir les cours en Bourse, se sont pour leur part "maintenus à un niveau record" à 25 milliards d'euros, contre 26 milliards l'année précédente, indique l'association.

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"Globalement, le CAC 40 aura donc redistribué les deux tiers de ses profits 2022 aux actionnaires sous forme de dividendes ou de rachats d'actions (contre 53% des profits 2021 et 2019, et 137% des profits 2020)", note l'ONG.

Elle précise que 34 des groupes du principal indice boursier français "ont augmenté leur versement de dividende sur les profits 2022" - et ce "quelle que soit leur situation économique".

L'ONG souligne que parmi "les plus généreux avec leurs actionnaires, on retrouve sensiblement la même liste d'entreprises que pour les superprofits", soit TotalEnergies (10 milliards de dividendes et 7 milliards de rachats d'actions), LVMH (6 milliards de dividendes, et 1,6 de rachats) ou encore Axa (4 milliards de dividendes et 2,3 de rachats).

Elle indique que "les grands gagnants de cette course à la gratification des actionnaires sont Bernard Arnault, qui doit toucher via sa holding familiale près de 3 milliards d'euros de dividendes de LVMH, et BlackRock, présent au capital d'au moins une trentaine de groupes du CAC 40, et qui doit empocher la coquette somme de 2,8 milliards d'euros".

Pour l'ONG, ces "superprofits" ne sont "pas forcément une bonne nouvelle ni pour l'économie ni pour la société française en général", affirmant que "beaucoup" de ces groupes "continuent par ailleurs à supprimer des emplois en France.

Globalement, le CAC 40 affiche 16'000 emplois en moins dans l'Hexagone depuis 2019, alors que ses profits annuels ont augmenté de 74% et ses versements aux actionnaires de 61% sur la même période", déplore-t-elle.