Selon une enquête publiée jeudi par l'organisation à but non lucratif Swiss Centers, près de deux tiers (62%) des 111 sociétés suisses sondées - sur les quelque 600 présentes en Chine - s'attendent à dégager en 2023 des bénéfices supérieurs à ceux engrangés en 2022, exercice marqué par la politique sanitaire très stricte mise en place par Pékin pour endiguer la pandémie de Covid-19.

Lors des trois années qui ont précédé l'éclatement de la crise sanitaire - 2019, 2018 et 2017 - la part des optimistes était inférieure à la moitié, et au plus fort des restrictions anti-Covid, elle avait même chuté à 25%, le reste se divisant à parts égales entre pessimisme et stagnation.

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L'indice de confiance pour l'année prochaine et les quatre suivantes a également pris l'ascenseur. Sur un an, il a grimpé à 7,2 points - sur un maximum de 10 - après être tombé à 5,8 points, un niveau supérieur à la période précédant la crise pandémique. Cette perspective est cependant toujours moins positive qu'en 2022 avant les mesures de confinement: il avait atteint à 7,5, la plus haute valeur enregistrée depuis le début des relevés en 2014.

Investissements en hausse

Les projets d'investissement reflètent la même tendance: "38% des participants au sondage ont indiqué vouloir augmenter leurs investissements en Chine, alors seul 1% projette une réduction", a signalé le directeur de Swiss Centers, Zhen Xiao, cité dans le document, rappelant au passage que pendant la période zéro-Covid, la part des entreprises anticipant une baisse de leur engagement était grimpée jusqu'à 18%.

Au chapitre des défis, l'embauche et la rétention de personnel qualifié représentent toujours la principale difficulté interne que rencontrent les entreprises suisses sur le marché chinois, citée par 70% des sondés, mais une nouvelle préoccupation a fait son apparition en seconde place (34%), à savoir la réorientation stratégique par rapport à la Chine.

Pour ce qui est des facteurs exogènes susceptibles d'affecter la marche des affaires, le ralentissement conjoncturel dans l'Empire du milieu (58%) a repris la première place, devant le durcissement de la concurrence (55%), les entraves administratives et réglementaires (39%) et - là aussi une nouveauté - les disruptions occasionnées par la pandémie (38%).

D'autres facteurs géopolitiques, comme l'adoption de sanctions de la part des Etats-Unis et plus récemment de l'Union européenne à l'encontre de sociétés chinoises, augmentent la complexité pour les sociétés opérant en Chine. "C'est un sujet auquel les entreprises suisses et internationales n'ont jamais été au cours des 30 dernières années de développement économique de la Chine", a fait remarquer Nicolas Musy, administrateur délégué de Swiss Centers.