Si l'année a bien commencé, les perspectives conjoncturelles s'assombrissent pour la seconde partie de l'année, avertit vendredi l'organisation patronale.

Le rebond espéré en 2024 risque par ailleurs de se faire attendre, ajoute-t-elle dans son communiqué. L'inflation continue en effet de peser, et même si le taux de 2,7% reste modeste en comparaison avec d'autres pays, il ne diminue pas non plus. Car si les prix de l'énergie et des denrées alimentaires ont amorcé une baisse, les autres prix restent orientés à la hausse.

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Les banques centrales ont réagi de manière bien trop tardive, et les hausses des taux d'intérêts n'ont pas permis d'inverser la tendance, estime Economiesuisse. Par ailleurs, ces mesures ne sont pas gratuites. Ainsi, une phase récessive s'annonce aux Etats-Unis, tandis que l'Allemagne est déjà en récession.

Cette situation pèse sur les exportations suisses, quand les approvisionnements en produits semi-finis restent difficiles. Le secteur des machines, équipements électriques et métaux est sous pression, tout comme la chimie, tandis que les exportations de textile stagnent. L'industrie pharmaceutique et les technologies médicales connaissent en revanche une croissance durable tandis que l'horlogerie est en pleine expansion.

Les perspectives de croissance varient fortement d'une branche à l'autre, mais aussi au sein d'une même branche, souligne la faîtière. Même dans des secteurs en difficultés, il existe des entreprises qui se portent bien, voire très bien.

Pénuries de main-d'oeuvre persistantes

Enfin, la forte pénurie de main-d'oeuvre qualifiée constitue un autre problème pour certaines entreprises dont les perspectives sont au beau fixe, mais qui peinent à trouver les employés dont elles ont besoin.

Pour 2024, Economiesuisse prévoit une croissance de 0,9% du PIB, dans un contexte de légère augmentation du chômage. Si l'appréciation du franc freine l'inflation, il ne l'empêche pas complètement, de sorte que celle-ci devrait rester au-dessus de 2% l'an prochain.

L'organisation s'attend à ce que la Banque nationale suisse (BNS) relève encore une fois ses taux d'ici à la fin de l'année. Les taux à court terme devraient ainsi passer à 2%.

Enfin, parmi les risques qui menacent la conjoncture, ce sont aux yeux des entrepreneurs les tensions géopolitiques qui entraîneraient les plus grandes difficultés pour l'activité commerciale, plus encore que l'inflation ou le recul de la demande.