Les prix à la consommation ont augmenté de 4,0% sur un an contre 4,9% en avril, selon l'indice CPI publié mardi par le département du Travail, et sur lequel sont indexées les retraites. C'est conforme aux attentes des analystes, et il s'agit du plus bas niveau depuis mars 2021.
L'inflation est désormais deux fois moins élevée qu'en juillet 2022, lorsqu'elle était au plus haut, à 9,1% sur un an, du jamais vu depuis plus de 40 ans.
Le prix des logements reste le principal contributeur de cette inflation, et les prix des voitures d'occasion ont également grimpé.
En revanche, les prix de l'énergie ont baissé de 3,6% sur un mois, et même de 11,7% sur un an.
Sur un mois seulement, la hausse des prix à la consommation est de 0,1% contre 0,4% en avril. Le ralentissement est plus fort que prévu, puisque les analystes tablaient sur 0,4%, selon le consensus de MarketWatch.
En excluant les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, l'inflation dite sous-jacente reste stable sur un mois, à 0,4%, et ralentit à 5,3% sur un an.
Pause
Ces données sont publiées au premier jour de la réunion de la banque centrale américaine (Fed). Et, bien que l'inflation soit toujours trop élevée à son goût, la forte baisse de l'inflation pourrait la convaincre de ne pas relever ses taux, pour la première fois depuis mars 2022.
La Fed tente depuis plus d'un an de faire cesser cette flambée des prix. Pour cela, elle dispose d'un outil très efficace, mais qui agit à retardement: la hausse des taux.
Elle les a relevés à dix reprises, pour pousser les banques commerciales à relever à leur tour les taux d'intérêt des crédits qu'elles octroient aux ménages comme aux entreprises.
Cela vise à décourager la consommation -- dans un pays où de nombreux achats, mêmes minimes, se font à crédit -- et l'investissement. Ce ralentissement volontaire de l'activité économique doit, in fine, desserrer la pression sur les prix.
Mais il faut des mois pour que les pleins effets de ces mesures soient ressentis dans l'économie réelle.
La décision de la Fed sera annoncée mercredi, à l'issue de sa réunion.
Plusieurs responsables veulent désormais prendre le temps d'observer les effets de ces hausses successives. Et éviter la hausse de trop, ou une hausse trop hâtive, qui précipiterait l'économie américaine dans la récession.
D'autant plus que la crise bancaire du printemps a rendu les banques plus frileuses sur les prêts, ce qui agit comme une hausse des taux.
La Fed privilégie une autre mesure de l'inflation, l'indice PCE. Celui-ci est publié en fin de mois. Il était, en avril, reparti à la hausse, à 4,4% sur un an, et elle veut le ramener à 2,0%, niveau considéré comme sain pour l'économie.