"Il y a de premiers signes encourageants que l'inflation commence à reculer sur le marché et nous continuerons à travailler sans relâche pour garantir que les clients continuent d'en avoir pour leur argent chez Tesco", a déclaré le directeur général de l'entreprise, Ken Murphy, dans un communiqué.
Les Britanniques sont frappés par une sévère crise du coût de la vie, dans un pays où l'inflation est restée supérieure à 10% pendant des mois. En avril, celle-ci a ralenti à 8,7% sur un an, mais elle restait supérieure aux attentes et les prix dans l'alimentation continuaient de flamber (+19% sur un an).
Tesco, numéro un du secteur au Royaume-Uni, avait annoncé en avril un bénéfice net annuel divisé par deux pour son exercice décalé, l'inflation conduisant ses clients à se serrer la ceinture et faisant s'envoler ses coûts, même si les hausses de prix avaient fait progresser son chiffre d'affaires.
Le supermarché s'efforce de contenir ses prix pour conserver sa part de marché, rivalisant avec ses concurrents low cost, en particulier Aldi, sur un certain nombre de produits, ce qui met ses marges sous pression.
"Nous sommes très conscients que bon nombre de nos clients continuent de faire face à des pressions importantes sur le coût de la vie et nous avons ouvert la voie en réduisant les prix des articles essentiels", a affirmé Ken Murphy vendredi.
Le groupe Tesco a vu ses ventes de détail, hors carburant, progresser de 9,3% à 14,8 milliards de livres (16,9 milliards de francs) pour son premier trimestre décalé achevé fin mai, et a maintenu sa part de marché à 27,1% au Royaume-Uni.
Le groupe estime qu'il dégagera un bénéfice d'exploitation ajusté "globalement stable" pour la vente de détail pour son exercice annuel.
Les prix des carburants ont quant à eux reculé, avec des ventes en valeur en baisse de 15,7% à périmètre constant sur la période, a ajouté Tesco dans son communiqué vendredi.
Le titre de Tesco à la Bourse de Londres perdait 0,72% à 262,60 pence vers 09H00 GMT vendredi.
Malgré cela, l'attrait des investisseurs pour le groupe "reste intact", selon Richard Hunter, analyste chez Interactive Investors, qui souligne notamment que l'action de Tesco est en hausse de plus de 17% depuis le début de l'année.
Mais "l'inflation reste un thème central dans le secteur extrêmement concurrentiel (de la distribution), tandis que les problèmes de coût de la vie sont là pour un certain temps", prévient l'analyste.
John Allan, président du conseil d'administration de Tesco, récemment accusé dans la presse par quatre femmes de comportement inapproprié, dont des faits d'agression sexuelle, quitte par ailleurs ses fonctions vendredi, comme l'avait annoncé le groupe le mois dernier.
M. Allan avait immédiatement réfuté toutes les accusations contre lui à l'exception de commentaires en 2019 sur une employée de la confédération patronale CBI dont il était président à l'époque.