Même si la période est pleine d'incertitudes liées à l'impact de la guerre russe en Ukraine comme aux développements de l'économie post-pandémie de Covid-19, il ne faut pas craindre de "pécher par excès d'en faire trop plutôt que trop peu" pour fixer le niveau des taux qui fera baisser durablement l'inflation, a déclaré lundi Isabel Schnabel à Luxembourg lors d'une conférence européenne.

L'institution gardienne de l'euro a poursuivi jeudi dernier sa lutte contre l'inflation, avec une huitième hausse en moins d'un an, d'un quart de point de pourcentage, pour porter son taux de référence sur les dépôts à 3,5%.

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Or ce cycle n'est pas terminé et il va falloir "continuer à relever les taux d'intérêt", a prévenu Mme Schnabel.

Le renchérissement du crédit devra se poursuivre tant qu'il manquera des "preuves convaincantes" que l'inflation - hors prix d'énergie et des matières premières - est en bonne voie pour revenir à l'objectif à moyen terme de 2%, a-t-elle ajouté.

Les dernières projections de la BCE publiées jeudi tablent sur une inflation à 5,4% cette année puis descendant à 2,2% (et 2,3% hors énergie) en 2025.

Jeudi, la présidente de la BCE Christine Lagarde avait affirmé qu'il était "très probable" qu'une nouvelle hausse des taux soit décidée lors de sa prochaine réunion de l'institution en juillet.

Ce scénario devrait être respecté "à moins qu'il y ait un changement important dans les perspectives (d'inflation) d'ici juillet", a confirmé de son côté lundi Philip Lane, chef économiste de la BCE, lors d'une conférence à Madrid.

"Nous avons déjà fait beaucoup de hausses" à ce jour, a-t-il cependant fait remarquer, adoptant une posture plus prudente que Mme Schnabel sur la suite du mouvement.

Il est, selon lui, bien trop tôt pour prévoir une nouvelle hausse des taux lors de la réunion de rentrée en septembre. Certains banquiers centraux, notamment le président de la Banque fédérale d'Allemagne, ont d'ores et déjà appelé à poursuivre le tour de vis.

"Septembre sera décidé en septembre" au vu de nouvelles projections économiques et des données du moment, a simplement conclu M. Lane.