Selon le dernier tarif connu, cette transaction pourrait atteindre 55 milliards de dollars. La commande concerne des appareils devant être livrés entre 2030 et 2035, aussi bien des A320neo que des A321neo, d'une capacité en sièges plus importante, alors que l'Inde anticipe une explosion des voyages aériens dans le pays.

Le président français Emmanuel Macron a passé une grande partie de la journée sur place, après une arrivée à bord d'un H160, dernier-né de la gamme d'Airbus Helicopters.

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Clin d'oeil appuyé de l'Elysée à la nécessaire décarbonation du secteur aérien face au changement climatique, cet appareil était avitaillé à 30% en carburant d'aviation durable (SAF de son acronyme en anglais), d'origine non fossile.

M. Macron a ensuite assisté à de premières démonstrations aériennes. Hélicoptères, avion de combat Rafale ou encore Airbus A321 XLR, version à long rayon d'action du monocouloir européen vedette, ont enchaîné les arabesques sous un ciel nuageux.

Puis, interrogé sur les appels à réduire la place de l'avion pour des raisons écologiques, le chef de l'Etat a défendu une "sobriété" écologique "raisonnable" et "non punitive", et estimé qu'il n'était "pas raisonnable" de "renoncer à la croissance".

Dès l'aube, des visiteurs ont convergé vers cet événement rassemblant 2.500 exposants, organisé jusqu'à dimanche. Le tout en tentant de triompher d'embouteillages monstres autour de l'aéroport historique du Bourget, situé près de Paris.

Plus important au monde en nombre de visiteurs - 320'000 personnes attendues, le grand public y ayant accès à partir de vendredi -, ce salon est traditionnellement marqué par les mégacommandes d'avions, des démonstrations en vol et des présentations technologiques.

Mais au-delà, cette 54e édition est placée sous le signe de la crise du climat et des pressions sociétales qui s'exercent sur un secteur contribuant à près de 3% des émissions de CO2 mondiales.

"Déni climatique"

Le rassemblement est présenté comme "le salon de la reprise", après la pandémie qui a asséché les finances des compagnies aériennes et durablement désorganisé les chaînes d'approvisionnement des fabricants.

C'est "le retour du bon vieux temps de l'excitation du salon", s'enthousiasme Guillaume Faury, patron d'Airbus et du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), l'organisateur de la manifestation.

L'affluence montre que "la passion pour l'aérien n'a pas disparu, c'est quand même une bonne nouvelle", explique à l'AFP le directeur général d'Easyjet pour la France et le Benelux, Bertrand Godinot.

Mais pour 14 ONG de défense de l'environnement, le salon du Bourget illustre au contraire "un déni climatique". "Sans limiter le trafic aérien, nous ne pourrons pas suffisamment réduire les émissions, le bruit ou la pollution dues au secteur, dans le temps imparti", ont affirmé ces organisations réunies sous la bannière "Stay Grounded" ("restez au sol", mais aussi "soyez réaliste").

Alors que le trafic aérien mondial est en passe de retrouver son niveau d'avant-Covid, les compagnies cherchent à renouveler leurs flottes par des avions plus rentables, qui consomment moins de carburant et émettent donc moins de CO2.

Et face à des avionneurs dont les créneaux de livraisons sont quasi pleins jusqu'en 2029, les compagnies anticipent leur croissance, alors que le trafic aérien mondial devrait doubler d'ici 25 ans.

Combien d'Airbus, de Boeing? "Tout le monde va regarder les grandes commandes", estimait M. Faury avant le salon et l'annonce de la commande d'IndiGo.

Des commandes il y en aura, assurait de son côté Stan Deal, patron de la branche avions commerciaux de Boeing. "Mais notre objectif principal reste de continuer à travailler avec l'industrie pour se remettre du Covid."

L'enjeu est majeur pour les deux avionneurs, confrontés aux difficultés de leurs chaînes de fournisseurs à suivre les remontées en cadence pour livrer les appareils.