Pour 2024, la Banque nationale suisse (BNS) prévoit jeudi dans le cadre son examen de la situation monétaire et politique une légère hausse du renchérissement. Elle table désormais sur un taux de 2,2%, contre 2,0% jusqu'à présent
Au cours des derniers mois, l'inflation a sensiblement ralenti, explique la BNS. En mai, elle s'inscrivait à 2,2%. Cette évolution est principalement due au ralentissement du renchérissement des biens importés, et surtout à la baisse des prix des produits pétroliers et du gaz naturel.
La nouvelle prévision d'inflation conditionnelle repose sur l'hypothèse d'un taux directeur de la BNS maintenu constant à 1,75% pendant toute la période de prévision. Jusqu'à fin 2023, elle s'inscrit en dessous de celle de mars du fait de la baisse des cours du pétrole et du gaz, et en raison de l'appréciation du franc.
Pour les prochains trimestres, les perspectives de croissance mondiale demeurent modestes, juge la BNS. Dans le même temps, l'inflation devrait rester globalement élevée.
À moyen terme, le renchérissement devrait néanmoins se tasser, en particulier du fait du resserrement des politiques monétaires et du ralentissement conjoncturel.
De grands risques continuent de grever ce scénario de base pour l'économie mondiale. Le niveau élevé de l'inflation dans certains pays pourrait notamment se montrer plus persistant, selon la BNS. De même, l'approvisionnement énergétique de l'Europe pourrait redevenir problématique l'hiver prochain.
En Suisse, le PIB a enregistré une croissance soutenue au premier trimestre 2023. La création de valeur s'est intensifiée dans les services et a légèrement progressé dans l'industrie. Le marché du travail est demeuré solide, et les capacités de production ont été bien utilisées jusqu'ici. Cependant, la Banque nationale s'attend à une croissance modeste pour le reste de l'année.
Ce ralentissement devrait résulter de la faiblesse de la demande extérieure, des pertes de pouvoir d'achat dues au renchérissement et du durcissement des conditions de financement.
Dans l'ensemble, le PIB devrait progresser cette année d'environ 1%. Dans un tel contexte, il est probable que le chômage progressera légèrement et que l'utilisation des capacités de production reculera quelque peu. Comme pour l'économie mondiale, la prévision pour la Suisse est entourée d'une forte incertitude, note la BNS.