"Le partenariat entre nos deux pays est plus fort que jamais" et est "ancré dans la démocratie, les droits humains, la liberté et l'état de droit", a déclaré le président américain, en recevant le dirigeant indien pour un entretien dans le Bureau ovale.

Il avait peu auparavant estimé que la relation entre les Etats-Unis et l'Inde serait l'une des "plus marquantes du 21e siècle", insistant également devant M. Modi sur les valeurs de la "liberté d'expression et du pluralisme religieux".

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Partenaire critiqué mais vital

Narendra Modi est accusé par nombre d'associations d'alimenter les persécutions contre la minorité musulmane au Cachemire, et de faire pression tant sur la presse que sur l'opposition politique.

Mais l'Inde représente un partenaire vital pour les Etats-Unis sur fond de concurrence avec la Chine et le président Biden lui a déroulé le tapis rouge.

Gros contrats en vue

La visite d'Etat du Premier ministre indien doit aussi déboucher sur de gros contrats dans la défense et l'industrie notamment.

Il a été accueilli à la Maison Blanche avec les honneurs militaires. Plusieurs milliers de membres de la communauté indienne aux Etats-Unis, certains en habit traditionnel, l'ont accueilli aux cris de "Modi, Modi".

M. Modi a souligné que "les sociétés et institutions des Etats-Unis comme de l'Inde sont fondées sur les valeurs démocratiques", ajoutant que les deux pays tiraient "fierté de leur diversité".

Les deux dirigeants, qui publieront un communiqué commun, s'adresseront à la presse et répondront à ses questions, un événement rare pour le chef de gouvernement nationaliste hindou.

Adresse au Congrès et menu végétarien

Narendra Modi doit ensuite s'adresser au Congrès avant un élégant dîner de gala sur les pelouses de la Maison Blanche autour d'un menu qui, en son honneur, sera végétarien et inspiré de la cuisine indienne.

La visite n'est pas du goût de tous: des parlementaires démocrates, pourtant alliés du président, ont annoncé leur intention de boycotter le discours du dirigeant indien au Congrès, mettant en cause le respect des droits humains et de la liberté de religion en Inde.

Moteurs pour avions de chasse et drones

L'annonce la plus forte jeudi portera sur la fabrication future en Inde de moteurs F-414 pour avions de chasse par le conglomérat General Electric, a indiqué une haute responsable américaine lors d'un entretien avec des journalistes.

Cette même source, qui a requis l'anonymat, a estimé qu'il s'agissait d'une "initiative pionnière", synonyme d'importants transferts de technologie américaine.

La même haute responsable a indiqué par ailleurs que l'Inde "s'engageait à acquérir des drones" de combat américains et a ajouté, sans donner de détails: "Nous en sommes absolument ravis".

Joe Biden ne peut en effet que se réjouir de voir l'Inde diversifier ses équipements de défense, elle qui est historiquement très dépendante de la Russie en la matière.

Semi-conducteurs

Narendra Modi pourra lui faire valoir qu'il renforce le tissu industriel indien grâce à l'annonce de General Electric, mais aussi grâce à l'initiative d'une autre grande entreprise américaine, cette fois dans le domaine des semi-conducteurs.

Le groupe américain Micron, poids lourd de la fabrication de ces composants informatiques indispensables, va en effet, selon un autre haut responsable américain, annoncer un investissement de plus de 800 millions de dollars dans une usine en Inde.

Le haut responsable a indiqué qu'il s'agissait pour les Etats-Unis et l'Inde de construire un "écosystème de semi-conducteurs qui permette de diversifier les chaînes d'approvisionnement", dont la pandémie de Covid-19 a montré à quel point elles pouvaient être fragiles.

Initiatives communes

Joe Biden et Narendra Modi, dont c'est la première visite d'Etat aux Etats-Unis, vont aussi, toujours selon de hauts responsables de la Maison Blanche, annoncer des initiatives communes dans l'exploration spatiale et les métaux stratégiques, ainsi que des partenariats en matière maritime et des ouvertures de consulats.

Le président américain veut croire que les ambitions de la Chine, qui inquiètent New Delhi et que Washington se fait fort de contrer, vont convaincre l'Inde de faire contre-poids en se tournant davantage vers l'Amérique.

Pour resserrer la relation bilatérale, le démocrate de 80 ans, qui a promis d'articuler sa politique étrangère autour de la défense de la démocratie, devrait éviter d'aborder trop frontalement avec le Premier ministre indien la question des droits humains et des libertés.