"Les exportations sont en baisse de 10 à 15%", a déclaré vendredi à Keystone-ATS le directeur de l'Interprofession du Gruyère, Philippe Bardet, revenant sur une information de La Liberté. "Le marché tient bien la route en Allemagne, mais en Belgique, le recul est de 40%, soit de 400 tonnes. Et aux Etats-Unis la baisse se monte à 25%, soit près de 1000 tonnes", a-t-il ajouté.
En début d'année, l'PG avait déjà réduit les quotas de 3%, puis de 5% pour faire face aux ventes en demi-teinte. La guerre en Ukraine et l'inflation ont fait reculer les exportations. "En Suisse, on a heureusement enregistré une légère hausse. Seul le gruyère bio a subi un tassement. On voit que le consommateur est sensible aux prix", a ajouté Philippe Bardet.
L’an dernier, ce sont 7500 tonnes de Gruyère AOP qui ont été englouties en Europe et 4000 aux Etats-Unis, des quantités déjà en diminution par rapport à 2021.
Diminuer les stocks
Le directeur de l'IPG a rappelé que l'année 2021 avait été une année record. "On a cru que l'augmentation rapide à l'étranger allait continuer". Les stocks, qui étaient déjà hauts en début d'année, doivent être diminués pour "repartir sur de bonnes bases".
Pour réduire sa production, l'agriculteur doit, soit éliminer des vaches, soit acheminer son lait à l'industrie. "Cela permettra peut-être d'avoir à nouveau une production de beurre 100% suisse", a ajouté Philippe Bardet. Les membres de l'Interprofession ont été informés de la situation mercredi lors leur assemblée générale à La Brévine (NE).