L'indice, calculé sur la base de sondages d'entreprises, s'est replié à 50,3 en juin, après 52,8 en mai, au plus bas depuis cinq mois, "signalant un très fort ralentissement de la croissance économique de la région", a expliqué S&P dans un communiqué.

Un chiffre supérieur à 50 signale une croissance de l'activité, tandis qu'un chiffre en deça indique un recul.

La France a enregistré les plus faibles performances de la zone euro en juin, avec un recul de l'activité dans le secteur manufacturier comme dans les services, le plus marqué depuis février 2021.

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Parallèlement, après trois mois de forte expansion, la croissance a quasiment stagné en Allemagne.

L'enquête révèle "le retour d'une conjoncture morose" en Europe, "après le bref rebond de l'économie observé au cours des derniers mois", estime S&P.

Le volume des nouvelles affaires a reculé pour la première fois depuis janvier, tandis que la croissance de l'emploi a ralenti et que les perspectives d'activité à douze mois se sont détériorées.

Consommation et investissements

Seule bonne nouvelle, le ralentissement économique s'est accompagné d'une "forte atténuation des tensions inflationnistes". "Les prix payés et les prix facturés par les entreprises ont enregistré leurs plus faibles hausses depuis respectivement décembre 2020 et mars 2021", est-il précisé dans le communiqué.

L'inquiétude porte désormais sur la consommation et l'investissement des ménages et des entreprises, freinés par le resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Les craintes relatives aux prix de l'énergie et aux difficultés d'approvisionnement se sont en partie dissipées depuis la fin de l'année 2022.

Les entreprises au sein des 20 pays partageant la monnaie unique se déclarent "de plus en plus préoccupées par l'évolution de la demande, en raison notamment de l'impact de la hausse des taux d'intérêt, et par le risque associé de récession", note S&P.

Ce mauvais indicateur est publié deux semaines après une révision à la baisse des chiffres de la croissance pour la zone euro qui est tombée en récession cet hiver. Le PIB a reculé de 0,1% entre janvier et mars, après une baisse de même ampleur d'octobre à décembre.

L'espoir d'un rebond printanier s'amenuise. "Après deux trimestres consécutifs de contraction, le risque d'une nouvelle baisse du PIB de la zone euro au deuxième trimestre s'est accentué en juin", a commenté Cyrus de la Rubia, économiste de la Hamburg Commercial Bank, établissement partenaire de S&P pour élaborer l'indicateur PMI.

"La courbe baissière de l'indice annonce un deuxième semestre difficile pour les entreprises privées de la zone euro, caractérisé par un repli général des carnets de commandes au cours des prochains mois", selon lui.