La dernière réunion de la Fed s'est conclue par une pause, après une série de dix hausses consécutives pour porter son principal taux dans une fourchette comprise entre 5% et 5,25%, avec pour objectif de laisser plus de temps à son comité de politique monétaire (FOMC) de voir les effets des hausses déjà réalisées sur l'inflation, qui reste supérieure à la cible de 2%.
Bien qu'en baisse, l'inflation aux Etats-Unis restait à 4% en mai, selon l'indice CPI. Celle calculée selon l'indice PCE, privilégié par la Fed, devrait être connu vendredi.
Cependant "nous sommes loin d'un retour à la normale", a insisté le président de la Fed, "nous ne nous attendons pas à un retour de l'inflation sous-jacente (c'est-à-dire hors prix de l'alimentation et de l'énergie, NDLR) sous les 2% cette année ou l'année prochaine, plutôt pour la suivante".
Durant la dernière réunion, mi-juin, la majorité des membres du FOMC ont estimé que les taux devraient être encore relevés par deux fois, a souligné M. Powell.
"Nous pensons qu'il y aura encore un resserrement" de la politique monétaire, a souligné le président de la Fed, précisant qu'il n'a pas été décidé si ces hausses se réaliseront lors des deux prochaines réunions ou plus lissées dans le temps.
"Je n'écarte pas la possibilité de hausse lors de deux réunions successives", a cependant ajouté Jerome Powell.
Mais les effets de la politique monétaire américaine prendront du temps pour se faire sentir, a-t-il rappelé, avant que l'inflation ne revienne vers la cible de 2% et s'y maintienne.
"La politique monétaire n'a pas été suffisamment restrictive et pour suffisamment longtemps", a martelé M. Powell.
Si l'inflation est bel et bien sur le chemin d'un retour à la normale, la décélération de la hausse des prix se fait à un rythme bien plus lent qu'attendu, dans un contexte où le marché du travail et la croissance restent également plus solides qu'anticipé.
En début d'année, la Fed avait annoncé s'attendre à une légère récession durant la seconde partie de l'année mais Jerome Powell n'écarte pas le fait que l'économie américaine puisse l'éviter.
"Ce n'est pas la possibilité la plus évidente mais c'est tout de même une possibilité", a-t-il estimé.