Avec cette consultation des élus locaux en fin de matinée, le Président "souhaite débuter un travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements", a précisé l'Elysée.
Le ministère de l'Intérieur a relevé dans la matinée une nouvelle nette décrue des violences pendant la nuit, avec 72 personnes interpellées, contre jusqu'à plusieurs centaines au plus fort des violences.
Le ministère a également recensé 159 incendies de véhicules et 202 incendies sur la voie publique lors de cette septième nuit consécutive d'émeutes suscitées par la mort du jeune Nahel à Nanterre.
Maintien d'une présence massive
La journée de lundi a été marquée par de nombreux rassemblements à travers la France en soutien au maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) Vincent Jeanbrun, au lendemain de l'attaque à la voiture-bélier contre son domicile.
Pour son premier déplacement depuis le début de la crise, Emmanuel Macron s'est rendu en milieu de soirée avec son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à la caserne Bessières, dans le XVIIe arrondissement de la capitale, qui accueille les effectifs de la BAC (Brigade anti-criminalité) de nuit et de compagnies départementales d'intervention.
Dans la foulée, il s'est rendu à la préfecture de police de Paris, selon l'Elysée. Le chef de l'Etat a requis le maintien d'une "présence massive" sur le terrain "pour conforter le retour au calme et à l'ordre", a fait savoir son entourage à l'AFP.
Destructions tous azimuts
Les émeutes nocturnes ont éclaté dès le 27 juin, quelques heures après la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué d'un tir à bout portant par un motard de la police lors d'un contrôle routier.
La scène a été capturée par une vidéo amateur, qui a contredit la version initiale des policiers arguant que le véhicule conduit par le jeune homme leur avait foncé dessus.
Sa diffusion, virale, a nourri la colère de groupes de jeunes de son quartier d'origine à Nanterre et ailleurs en France, où se sont multipliés les heurts avec les forces de l'ordre, les destructions de bâtiments publics et les pillages de magasins.
Selon les chiffres transmis mardi à l'AFP par le ministère de l'Intérieur, 3486 personne ont été interpellées, 12'202 véhicules incendiés, 1105 bâtiments incendiés ou dégradés et 209 locaux de la police nationale, de la gendarmerie ou des polices municipales attaquées depuis la nuit du 27 au 28 juin.
Un total de 374 personnes ont été jugées en comparution immédiate depuis vendredi, selon le ministère de la Justice.
Un milliard d'euros
Les principales organisations patronales françaises appellent de leur côté le gouvernement à mettre en place des mesures de soutien en faveur des commerçants et entrepreneurs affectés, notamment un "fond de secours" pour "ceux qui ont tout perdu". Les dégâts sont estimés par le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, à un milliard d'euros.
Du côté de l'enquête, le troisième occupant de la voiture conduite par Nahel a été entendu lundi par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Recherché depuis les faits, cet homme s'est présenté de lui-même devant la "police des polices". Le policier auteur du tir qui a tué Nahel a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué.