Le PIB a reculé de 0,1% après une progression de 0,2% le mois précédent, a indiqué l'ONS - un recul toutefois un peu moins marqué que les attentes des économistes, qui tablaient sur une baisse de 0,3%. "Les secteurs de l'industrie manufacturière, de la production d'énergie et de la construction ont tous reculé", et en dépit du jour férié pour le couronnement qui aurait pu leur donner un coup de pouce, "les pubs et les bars ont vu leurs ventes reculer" eux aussi, a relevé Darren Morgan, directeur des statistiques économiques à l'ONS.
Dans une économie plombée par l'inflation la plus élevée du G7, qui a persisté à 8,7% sur un an en mai et cause une sévère crise du coût de la vie dans le pays, les services ont quant à eux marqué un coup d'arrêt. Le PIB britannique, qui peine à repasser durablement au dessus de son niveau d'avant la pandémie de Covid-19, était toutefois en mai "à 0,2 % au-dessus de ses niveaux" de février 2020, a estimé l'ONS.
"Si le jour férié supplémentaire a eu un impact sur la croissance en mai, la forte inflation reste un frein" à l'activité économique britannique, a relevé dans un communiqué le ministre des Finances Jeremy Hunt. "La meilleure façon de relancer la croissance et d'alléger la pression sur les familles est de faire baisser l'inflation le plus rapidement possible", a-t-il martelé.
Une tâche à laquelle s'emploie la Banque d'Angleterre, qui a relevé le mois dernier pour la 13e fois de suite son taux directeur, avec pour objectif de rendre les emprunts plus chers pour ralentir les dépenses des entreprises comme des particuliers et freiner les hausses de prix. Mais ces hausses de la banque centrale, dont le marché s'attend à ce qu'elles se poursuivent, font notamment flamber les taux des crédits immobiliers pour les particuliers et peser un risque de récession sur l'économie britannique.
Selon Paul Dales, de Capital Economics, le PIB britannique affichera tout de même une petite croissance, de 0,1%, au deuxième trimestre, lorsque seront publiés les chiffres de juin. Mais "la flambée des taux immobiliers depuis mi-juin contribuera à la baisse du PIB au troisième trimestre et au début d'une légère récession", selon lui.