La Russie a abandonné la semaine dernière un accord crucial soutenu par l'ONU qui permettait depuis l'été 2022 à l'Ukraine d'exporter ses céréales par la mer Noire. Elle a ensuite commencé à pilonner les zones portuaires de la ville d'Odessa, puis le port ukrainien de Reni, sur le Danube.
"Les Alliés et l'Ukraine ont fermement condamné la décision de la Russie de se retirer de l'accord céréalier en mer Noire et ses tentatives délibérées de stopper les exportations agricoles de l'Ukraine dont dépendent des centaines de millions de personnes dans le monde", indique un communiqué de l'Otan.
Ils condamnent également "les récentes attaques de missiles de la Russie contre Odessa, Mykolaïv et d'autres villes portuaires (d'Ukraine), y compris l'attaque cynique par drones de Moscou contre des structures de stockage de céréales à Reni", port très proche de la frontière roumaine, poursuit le texte.
Une nouvelle "zone d'avertissement" maritime mise en place par la Russie couvre les eaux de la zone exclusive de la Bulgarie, membre de l'Otan, ce qui "génère de nouveaux risques d'incompréhensions et d'escalade", s'alarme par ailleurs l'alliance de 31 Etats.
Surveillance renforcée
"La Russie porte l'entière responsabilité de ses actions dangereuses et de l'escalade dans la région de la mer Noire", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. "Les actions de la Russie posent également des risques substantiels pour la stabilité dans la mer Noire, d'une importance stratégique pour l'Otan. Les Alliés intensifient leur soutien à l'Ukraine et renforcent leur vigilance", a-t-il insisté.
Il s'agissait mercredi de la seconde réunion du nouveau Conseil Otan-Ukraine, inauguré par le président Volodymyr Zelensky lors du sommet de l'Alliance qui s'est tenu à Vilnius début juillet, avec l'objectif de renforcer les liens politiques entre les Alliés et Kiev sur des questions d'intérêt commun.
A Vilnius, l'Ukraine s'est vu offrir un soutien militaire sur le long terme mais pas de perspectives d'intégration à brève échéance à l'Alliance.
L'Otan a indiqué renforcer sa surveillance dans la mer Noire, "notamment au moyen d'avions de patrouille maritime et de drones". Membre de l'Otan, la Turquie, qui contrôle l'accès à la mer Noire, se garde cependant de permettre au reste de l'alliance dirigée par les Etats-Unis d'exercer une trop grande influence dans la région.