Le secteur de l'hôtellerie et des loisirs est de nouveau le plus grand pourvoyeur de nouveaux emplois, selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi.
Celui de l'industrie manufacturière en revanche, très sensible aux taux d'intérêt et qui fait face à la baisse de la demande, perd des emplois pour le cinquième mois d'affilée.
"L'économie se porte mieux que prévu et un marché du travail sain continue de soutenir les dépenses des ménages", a commenté Nela Richardson, cheffe économiste d'ADP, citée dans le communiqué.
Les analystes attendaient 175.000 créations d'emplois, selon le consensus de Market Watch.
Les créations d'emplois de juillet sont moins fortes toutefois que celles de juin, qui avaient surpris par leur vigueur. Elles ont néanmoins été révisées en baisse, à 455.000 contre 497.000 initialement annoncées.
Pour que l'inflation continue de ralentir, le marché de l'emploi doit lui aussi retrouver un équilibre entre l'offre et la demande, après deux années d'une pénurie de main d'oeuvre qui a fait flamber les salaires.
Ceux des salariés qui ont conservé leur emploi ont, en juillet, connu leur plus faible hausse depuis novembre 2021, à 6,2% sur un an. Pour les salariés qui ont changé de poste, la hausse a ralenti aussi, mais reste plus forte, à 10,2%.
Chômage en repli
Le marché de l'emploi était resté solide au mois de juin, avec un taux de chômage en léger recul à 3,6% qui reste toujours historiquement bas. Les créations d'emplois, néanmoins, avaient été moins nombreuses qu'attendues, avec 209'000 nouveaux emplois.
Pour juillet, les analystes tablent sur un taux de chômage stable, et des créations d'emplois qui reculent encore, à 200'000, selon le consensus de Market Watch.
Pour les mois à venir, le rythme de création d'emplois "devrait continuer à se modérer à mesure que les effets décalés et cumulatifs de la politique monétaire restrictive se propagent plus largement dans l'économie", anticipe Rubeela Farooqi, économiste pour High Frequency Economics.
Le ralentissement volontaire de l'activité économique des Etats-Unis mené par la banque centrale américaine (Fed) devrait en effet peser sur le marché de l'emploi.
La Fed relève ses taux directeurs depuis mars 2022, afin de rendre le crédit plus onéreux, et donc de décourager la consommation et l'investissement.
L'objectif de ces mesures: desserrer la pression sur les prix, et donc faire ralentir l'inflation, qui avait atteint en 2022 son plus haut niveau depuis plus de 40 ans.
Cette politique porte ses fruits: l'inflation a fortement ralenti en juin aux États-Unis, à 3,0% sur un an, selon les indices CPI et PCE. L'inflation CPI pour juillet sera publiée le 10 août.