Le taux de chômage est tombé en juillet à 3,5%, contre 3,6% le mois précédent, a annoncé vendredi le département du Travail. Il reste ainsi dans la fourchette historiquement basse de 3,4 à 3,7% dans laquelle il évolue depuis un an et demi.

Car le marché du travail reste solide, malgré le ralentissement de l'activité économique provoqué par la banque centrale américaine (Fed) en vue de ralentir l'inflation.

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Les créations d'emplois, en revanche, ont déçu, 187.000 emplois seulement ont été créés, quand les analystes tablaient sur 200.000, selon le consensus de Market Watch. D'autant plus que celles du mois de juin ont été révisées à la baisse, à 185.000 contre 209.000 initialement annoncées.

"Des emplois ont été créés dans les soins de santé, l'assistance sociale, les activités financières et le commerce de gros", a détaillé le département du Travail.

"Les données sur la masse salariale couplées (à d'autres chiffres récents) signalent une modération très progressive dans des conditions difficiles", a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics.

Cela ne devrait pas suffire à convaincre la Fed qu'une baisse durable de l'inflation est sur les rails, estime-t-elle, soulignant que les responsables de l'institution "voudront voir des preuves supplémentaires d'un assouplissement de la croissance de l'emploi, des salaires et de l'inflation à des niveaux plus durables".

Hausse des salaires

La hausse des salaires, en effet, n'a montré aucun signe de ralentissement par rapport à juin, et reste de 4,4% sur un an.

"Les salaires n'ont pas diminué comme prévu, ce qui décevra les responsables" de la Fed, souligne encore Rubeela Farooqi.

La Fed, en effet, s'intéresse particulièrement à l'évolution des salaires. Deux années de pénurie de main d'oeuvre ont en effet conduit à une forte hausse des salaires, contribuant à alimenter une inflation déjà en roue libre, et qui avait atteint il y a un an son plus haut niveau depuis plus de 40 ans.

"Les salaires continuent d'augmenter, en particulier pour les plus bas salaires", avait commenté jeudi Andy Challenger, vice-président du cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas.

L'enquête mensuelle sur l'emploi réalisée par ce cabinet, et publiée jeudi, avait montré que les licenciements sont tombés en juillet à leur plus faible niveau depuis près d'un an.

"Les entreprises, fatiguées de licencier les travailleurs nécessaires, trouvent d'autres moyens de réduire les coûts" soulignait jeudi Andy Challenger, vice-président du cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas. Néanmoins, "beaucoup ont ralenti l'embauche", a-t-il ajouté.

Résistant

L'inflation a certes bien baissé depuis son pic de l'été dernier, et était en juin de 3,0% sur un an, selon l'indice CPI. Cela reste trop élevé au goût de la Fed, qui vise 2,0%.

La Fed a ainsi relevé ses taux 11 fois depuis mars 2022, pour rendre le crédit toujours plus onéreux, et ainsi décourager la consommation et l'investissement.

Ce ralentissement volontaire de l'activité économique des Etats-Unis devrait peser sur le marché de l'emploi, mais celui-ci s'est montré jusqu'ici particulièrement résistant.

Les chiffres du seul secteur privé, publiés jeudi, avaient pourtant surpris par leur vigueur, montrant 324.000 emplois créés en juillet, deux fois plus qu'attendu, mais un peu moins qu'en juin, selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi.

Une dégradation économique est cependant toujours attendu pour la fin de l'année et le début de l'année suivante, bien qu'il semble désormais possible d'échapper à la récession, qui semblait pourtant inéluctable il y a quelques mois.

Le secteur manufacturier, notamment, est à la peine depuis plusieurs mois.